Un espoir genevois sur le front du Sahara occidental
Le Front Polisario et des représentants des Etats de la région se retrouveront pour négocier sur les bords du Léman au début de l’année prochaine
Les Etats acteurs sur le Sahara occidental et le Front Polisario se retrouveront début 2019 pour une seconde réunion. Pour le Maroc, une autonomie reste la seule solution «crédible», a dit jeudi à Genève son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Dans leur communiqué final après deux jours de cette première réunion en six ans, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front Polisario reconnaissent que la collaboration et l’intégration régionale, «pas la confrontation», «est le meilleur moyen de répondre aux nombreux défis» de la région. Toutes les parties prenantes étaient présentes pour la première fois. «Je reste convaincu qu’une solution pacifique est possible», a dit devant la presse l’émissaire de l’ONU, Horst Köhler. Il a vu «un premier pas, mais important, vers la reprise d’un processus politique». Selon l’ancien président allemand, «personne ne gagne au maintien de la situation actuelle» et «c’est dans l’intérêt de tous de trouver une solution».
Une avancée, mais pas une percée
Les discussions ont abouti à une «avancée» mais pas à une «percée», a dit de son côté Nasser Bourita. Il répète qu’un référendum ne fait plus partie des scénarios sur la table dans la résolution de l’ONU. Selon Rabat, son initiative d’autonomie lancée en 2007 reste «pragmatique» et «crédible».
Les dernières négociations directes s’étaient achevées en 2012 sur des divisions liées au statut du territoire et au corps électoral pour un référendum. Mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé les parties à dialoguer «sans précondition».
Soutenu par l’Algérie, le Front Polisario indépendantiste réclame un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental, une étendue désertique, seul territoire de l’Afrique au statut post-colonial non réglé.
Rabat avait pris dès 1975 le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental au départ de la puissance coloniale espagnole. Le Polisario, qui luttait contre la domination espagnole, y a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique et combattu les troupes marocaines, jusqu’à un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU.
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