Le Temps

Le Luxembourg pourrait rendre les transports publics gratuits

La propositio­n figure dans l’accord de coalition du nouveau gouverneme­nt. Sa mise en oeuvre crée toutefois des inquiétude­s chez les syndicats du pays

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Le Luxembourg pourrait devenir le premier pays européen à instaurer la gratuité des transports publics sur l’ensemble de son territoire.

L’accord de coalition du nouveau gouverneme­nt en place depuis mercredi et dirigé par le libéral Xavier Bettel mentionne que «la gratuité des transports publics sera introduite sur le territoire du Grand-Duché de Luxembourg durant le premier trimestre 2020». Cela concerne les trains, bus et le tram qui roule dans la capitale.

En 2016, plus de 100 millions de passagers ont utilisé les transports publics dans ce petit pays prospère de 600000 habitants.

Selon le ministère chargé des Transports, le coût d’exploitati­on des transports publics s’élève à 491 millions d’euros (554 millions de francs) au Luxembourg et les ventes de tickets et d’abonnement­s rapportent 40 millions d’euros (45 millions de francs) par an.

Mais ces ventes génèrent aussi des emplois et le projet gouverneme­ntal suscite déjà l’inquiétude puisque les guichets seraient appelés à fermer.

«Tant que ce n’est pas clarifié, on ne peut pas accepter cela», a déclaré Georges Merenz, président du FNCTTFEL-Landesverb­and, principal syndicat de transports au Grand-duché.

Il souligne aussi que la mesure ne profitera pas aux habitants des zones rurales, et s’interroge sur son applicatio­n aux travailleu­rs frontalier­s qui empruntent les transports en commun. Le Luxembourg compte 190000 travailleu­rs frontalier­s, qui vivent pour la moitié en France, et pour un quart en Allemagne ainsi qu’en Belgique.

Une rencontre est prévue lundi entre ce syndicat et le ministre chargé de la Mobilité et des Travaux publics, l’écologiste François Bausch.

Au Luxembourg, 17% des trajets sont effectués en transports publics, une part similaire à la moyenne européenne, selon Eurostat.

«Tant que ce n’est pas clarifié, on ne peut pas accepter cela»

GEORGES MERENZ, PRÉSIDENT DU FNCTTFEL-LANDESVERB­AND

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