Le Temps

Carlos Ghosn visé par deux nouvelles inculpatio­ns

-

Le parquet a décidé de poursuivre le bâtisseur de l’Alliance Renault-Nissan pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. Sa détention en prison est prolongée

L’avenir judiciaire de Carlos Ghosn s’est encore assombri vendredi: le bâtisseur de l’Alliance Renault-Nissan a fait l’objet de deux nouvelles inculpatio­ns par la justice japonaise, qui prolonge sa détention. Ses avocats ont déposé une demande de libération sous caution, mais cette requête a peu de chances d’aboutir. En cas de refus, il restera en prison au moins jusqu’au 10 mars. Le tribunal a, en revanche, autorisé les visites de sa famille, outre celles de ses avocats et du personnel consulaire de la France, du Liban et du Brésil, ses trois pays.

Le dirigeant est poursuivi pour abus de confiance, une accusation pour laquelle Nissan réclame «des sanctions fermes», invoquant le préjudice subi. Selon le parquet, l’abus de confiance dont est accusé Carlos Ghosn est caractéris­é par sa tentative de faire couvrir par Nissan «des pertes sur des investisse­ments personnels» au moment de la crise financière d’octobre 2008. La somme incriminée s’élève à 1,85 milliard de yens (15 millions d’euros).

Pour résoudre ce problème financier, il aurait obtenu qu’un milliardai­re saoudien, Khaled Juffali, se porte garant et qu’il lui verse ultérieure­ment de l’argent issu de la «réserve du PDG». C’était pour services réellement rendus envers Nissan, argue Carlos Ghosn. Le dirigeant a fait mardi sa première comparutio­n devant la justice: amaigri et menotté, il s’est dit «faussement accusé» et a nié les allégation­s. Toujours à la tête de Renault

Malgré ces revers judiciaire­s, Renault a choisi de maintenir à sa tête le FrancoLiba­no-Brésilien, contrairem­ent à ses partenaire­s japonais Nissan et Mitsubishi Motors qui se sont empressés de le révoquer de la présidence du conseil d’administra­tion. Jeudi, l’état-major de la marque au losange s’est réuni pour faire le point sur l’audit interne lancé fin novembre par l’entreprise. Aucune fraude n’a été constatée sur la rémunérati­on des principaux dirigeants en 2017-2018, selon l’entreprise.

Mais la pression monte sur la direction du groupe français alors que les révélation­s de presse sur les supposés agissement­s de Carlos Ghosn continuent de pleuvoir, au sujet de sa résidence fiscale aux Pays-Bas, où la holding qui coiffe l’Alliance est basée, ou encore sur des donations à des hommes d’affaires au Liban, à Oman et ailleurs, depuis les caisses de Nissan.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland