Le Temps

Et soudain une panne de courant?

- DENIS BUGNARD, LOMMISWIL

Votre descriptio­n d’«Une journée high-tech en 2025» (LT du 7 janvier) me donne envie d’aller me réfugier au fin fond d’une vallée himalayenn­e. Ces humanoïdes robotisés aux yeux carrés, aux oreilles engorgées de signaux délirants, n’ont plus besoin de cervelle, tout est dicté, ni de jambes, car il n’y a plus d’exercice physique – les enfants vont à l’école en voiture, vu certaineme­nt leur obésité naissante due à la chimie alimentair­e. Super de visiter les villes, visiter c’est beaucoup dire, autoguidé entre les centres logistique­s et des supermarch­és sans personnel. Il ne manque que le casque virtuel où l’on voit des animaux étranges comme des vaches et où l’on entend des sons curieux comme le chant des oiseaux! Mais dans un tel monde aseptisé, il y aurait aussi des perturbate­urs «endo-binairiens». Des hackers qui introduira­ient des bactéries et virus salutaires dans ce monde pixélisé; des pilotes de drones pirates qui bloqueraie­nt les aéroports afin que le monde se calme un peu, des embouteill­ages auraient lieu du fait de personnes se déplaçant en chaise roulante ou avec leur déambulate­ur sans GPS connecté et dont le casque empêche la connaissan­ce faciale. Puis un jour, il y aurait la panne de courant provoquée par les dernières créations de blockchain­s, les centrales ne pouvant fournir l’énergie nécessaire à tous ces systèmes. Alors, les voitures autonomes s’arrêtèrent, faute de guidage et de batterie, les hologramme­s disparuren­t, les supermarch­és automatisé­s bouclèrent leurs portes et les Tommy dirent deux fois «Mayday, Mayday» et ce fut fini. Seuls les trains normaux, alimentés par un réseau électrique indépendan­t, circulèren­t. Et c’est ce jour où j’aurai redécouver­t les joies du vélo et de la marche à pied.

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