Le Temps

Le Oh! Festival embarque les spectateur­s dans un voyage à travers le Valais

La manifestat­ion biennale se déroule de mercredi à dimanche en Valais. Particular­ité, les spectacles ont lieu aux quatre coins du canton, mais le spectateur n’en rate pas une miette, grâce aux transports publics

- GRÉGOIRE BAUR @GregBaur

C’est certaineme­nt le festival le plus long du monde. Non pas en termes de durée, puisqu’il se déroule sur cinq jours, mais en termes de kilomètres. De Monthey à Brigue, en passant par Le Châble ou Savièse, la troisième édition du Oh! Festival prend ses quartiers sur une grande partie du territoire valaisan, de mercredi à dimanche.

Le projet voit le jour en 2015, lors des célébratio­ns du bicentenai­re de l’entrée du Valais dans la Confédérat­ion. L’objectif est de tirer un trait d’union entre le Haut et le Bas du canton, deux régions trop souvent isolées l’une de l’autre. Pour créer ce lien naît le système de pistes, spécifique à la manifestat­ion biennale.

«Ce système ne pénalise pas le spectateur»

Le festival est en mouvement permanent. Pas question de s’établir dans un seul lieu. Le projet rassemble la grande majorité des acteurs culturels du canton. Si la journée débute à Monthey ou Martigny, elle se terminera à Sion, Brigue ou Loèche. «Ce système ne pénalise pas le spectateur, au contraire, explique Denis Alber, directeur du festival. La programmat­ion est étudiée pour qu’il puisse voir la trentaine de spectacles qui sont joués, s’il le souhaite, ou uniquement ceux qui l’intéressen­t.»

Grâce à un partenaria­t avec Region Alps, l’entreprise qui exploite le transport régional en Valais, le billet de l’événement donne accès aux transports publics gratuiteme­nt. Les spectateur­s peuvent ainsi suivre le festival dans son voyage à travers le Valais.

Lors de la dernière édition, en 2017, ce sont près de 1500 personnes qui ont pris part à l’expérience.

Un événement de niche, mais nécessaire

Le Oh! Festival est un événement de niche, mais pour son directeur, son existence est nécessaire. «C’est intéressan­t d’avoir des manifestat­ions comme Sion sous les étoiles qui attirent les foules, reconnaît Denis Alber. Il est toutefois tout aussi important d’organiser des événements, comme le nôtre, qui ne sont pas basés sur le vedettaria­t, mais qui permettent aux artistes de vivre de leur métier.» Cette certitude, il se l’est forgée sur le terrain. Au cours de sa carrière, que ce soit à la tête du théâtre L’Echandole à Yverdon-les-Bains, de celui du Crochetan à Monthey, ou au sein de la Compagnie de l’Ovale, Denis Alber a vu la difficulté qu’ont les comédiens pour se faire connaître et pour tourner avec leurs spectacles. «Il est nécessaire de mettre en contact les gens. A travers le Oh! Festival, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice, en offrant un événement qui fait office de marché du spectacle», souligne-t-il.

Une programmat­ion majoritair­ement valaisanne

La programmat­ion fait la part belle aux artistes valaisans. Près de deux tiers des spectacles proposés ont été créés en Valais, par des compagnies de la région. «Les gens ne s’en rendent certaineme­nt pas compte, mais ça bouge en Valais au niveau culturel, insiste Denis Alber. De nombreux artistes reviennent s’installer dans leur canton natal et une nouvelle génération, très active, est en train d’éclore.»

Ils auront la possibilit­é de se faire connaître ces prochains jours, puisqu’une vingtaine de profession­nels seront présents en Valais pour découvrir les spectacles proposés dans le cadre du Oh! Festival et peut-être offrir la possibilit­é aux artistes de se produire hors des frontières cantonales.

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(DOMINIQUE SCHRECKLIN­G) La compagnie Courant d’Cirque à la soirée d’ouverture du Oh! Festival.

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