Le cauchemar des ligaments croisés
Selon des statistiques, cette lésion, la plus redoutée de toutes, frappe entre 4 et 8% des athlètes évoluant en Coupe du monde chaque hiver
La rupture des ligaments croisés est à la fois la plus commune et la plus redoutée des blessures, si vite arrivée, si longue à soigner. Selon les statistiques du Système de surveillance des blessures de la FIS, elle frappe entre 4 et 8% des athlètes évoluant en Coupe du monde chaque hiver. Elle peut en réalité toucher deux ligaments distincts, le croisé antérieur et le croisé postérieur, qui, ensemble, assurent la stabilité du genou.
Les femmes sont un peu plus exposées que les hommes «pour des raisons de configuration squelettique», explique le préparateur physique Patrick Flaction, qui fait tout pour en prémunir les athlètes dont il s'occupe, sans jamais penser qu'ils ou elles sont à l'abri pour autant. «Il n'est pas possible de tout anticiper. La rupture des ligaments croisés peut survenir lorsque le corps est surpris par un impact, qu'il n'a pas le temps d'activer la musculature pour l'absorber et que cela touche à la structure passive de l'articulation.»
Une saison blanche
Il est généralement admis qu'il faut environ six mois pour s'en remettre, donc «se faire les croisés» en ski alpin revient à tirer un trait sur une saison. Justin Murisier et Charlotte Chable en ont déjà fait l'expérience trois fois chacun comme si le sort s'acharnait sur eux, mais bien des stars du ski suisse sont passées par là aussi, de Carlo Janka à Lara Gut (avant qu'elle n'y accole le «-Behrami») en passant, des années auparavant, par les deux Didier (Cuche et Défago).
«A l'arrivée des skis carving, il y a eu une explosion du nombre de blessures de ce type parce que les corps n'étaient pas préparés à encaisser la force de rotation qu'ils impliquaient, note Justin Murisier. Maintenant, il y a quand même un certain nombre de champions qui ne se sont jamais fait les croisés: Alexis Pinturault, Marcel Hirscher, Daniel Yule…»
▅