Le Temps

Une deuxième médaille pour Corinne Suter

- L. PT

Entre Ilka Stuhec qui a réussi l’exploit de conserver son titre mondial et Lindsey Vonn qui a parfaiteme­nt réussi sa dernière course, la Schwytzois­e de 24 ans a confirmé dimanche son avènement au plus haut niveau

Il y avait quelque chose d'émouvant à voir la lumière verte s'allumer lorsque Lindsey Vonn, dossard numéro 3, a franchi la ligne d'arrivée de la descente des Championna­ts du monde d'Are. Pour la toute dernière fois, celle qui a remporté 82 épreuves de Coupe du monde virait en tête du classement provisoire. De manière assez inespérée, surtout après sa spectacula­ire chute mardi en super-G, l'Américaine de 34 ans s'est même maintenue sur le podium pour mettre une dernière médaille à son palmarès en même temps qu'un point final à sa carrière.

Dès la fin de la course, les hommages se sont succédé, d'un Ingemar Stenmark (recordman du nombre de succès en Coupe du monde) qui a avancé son arrivée dans la station suédoise pour la saluer à une Viktoria Rebensburg qui s'est agenouillé­e devant elle à la fin de son passage, en passant par tous ceux qui l'ont étreinte… Un peu plus et on en aurait oublié que deux athlètes étaient parvenues à skier plus vite que la «Speed Queen», et à réaliser chacune à leur niveau un exploit. La Slovène Ilka Stuhec a réussi à conserver le titre de championne du monde acquis à Saint-Moritz en 2017 et la Schwytzois­e Corinne Suter a remporté une magnifique médaille d'argent après s'être déjà parée de bronze en super-G. Grosse frayeur cet été

A mi-chemin dans ces Championna­ts du monde, l'équipe de Suisse de ski a remporté trois médailles, toutes grâce à ses athlètes féminines, deux grâce à cette athlète de 24 ans qui jusqu'alors n'était jamais montée sur le podium en Coupe du monde. Le titre de Wendy Holdener en combiné alpin fut une belle confirmati­on de son statut au plus haut niveau. Les deux résultats de sa camarade tiennent par contre de la révélation.

Corinne Suter est encore jeune, mais cela fait longtemps que les amateurs de ski alpin sont familiers de son nom. Elle a pris ses premiers départs au plus haut niveau à peine âgée de 16 ans, à une époque où elle se consacrait presque exclusivem­ent aux discipline­s techniques (slalom et géant). Mais elle s'oriente rapidement vers la vitesse, pour ne bientôt plus faire que ça, avec des performanc­es encouragea­ntes. Elle s'approche du podium en descente dès 2015 (5e place à Val d'Isère), récidive en 2016 (5e à Lake Louise) et n'est pas très loin du compte non plus aux JO 2018 (6e). Mais il manque toujours un petit quelque chose.

Cet été, la jeune femme a failli perdre un pied après avoir contracté une infection du sang qui, traitée un peu plus tard qu'elle n'a pu l'être, aurait nécessité une amputation. Remise à temps pour le début de la saison, elle enchaîne depuis les bons résultats (4es places à Cortina d'Ampezzo et Garmisch-Partenkirc­hen) mais rien ne laissait présager de Championna­ts du monde aussi réussis.

Lara Gut-Behrami n'a par contre pas réussi une performanc­e mémorable lors de la descente. Neuvième du super-G mardi, la Tessinoise de 27 ans – qui a remporté le classement général de la Coupe du monde en 2016 mais aucune médaille d'or dans un grand rendez-vous – n'a signé que le 8e chrono dimanche à Are.

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