Le Temps

La Suisse abrite toujours ploups

- G. B.

STATISTIQU­ES En l’espace de 24 mois, une cinquantai­ne de loups ont été observés dans notre pays. Depuis le retour du prédateur, en 1995, sa population ne cesse de croître

Le loup a fait parler de lui ces dernières semaines. Les Chambres fédérales ont décidé, dans le cadre de la révision de la loi sur la chasse, de faciliter sa régulation. Le projet, qui doit encore repasser au Conseil des Etats pour les derniers détails, prévoit le tir du loup, également à titre préventif. Par ailleurs, les cantons n’auront plus besoin de l’aval des autorités fédérales, jusqu’ici nécessaire, pour abattre un animal protégé. Plusieurs organisati­ons environnem­entales ayant déjà annoncé un référendum, le peuple risque de devoir se prononcer sur la question.

Le prédateur a également fait des apparition­s remarquées ces derniers mois, au-dessus de Nyon (VD), à Blonay (VD), à Loye (VS) ou encore à La Souste (VS). En l’espace de 24 mois, entre avril 2017 et mars 2019, la présence d’une cinquantai­ne de loups a été attestée en Suisse, selon le décompte du KORA, la fondation pour l’écologie des carnivores et la gestion de la faune sauvage. Depuis le retour du prédateur en Suisse, il y a près d’un quart de siècle – c’était en juillet 1995 dans le val Ferret, en Valais –, la population de loups ne cesse de croître.

On dénombre quatre meutes dans notre pays. La plus connue, et la première de Suisse, est celle du Calanda dans les Grisons, qui s’est reproduite chaque année depuis 2012. Les trois autres se situent dans la région du Ringelspit­z, à la frontière entre les Grisons et les cantons de Glaris et de Saint-Gall, au Tessin, à l’est de Bellinzone, et dans le Valais central.

Un couple dans le Jura vaudois

Un couple de loups s’est également établi dans le Jura vaudois depuis près de deux ans. La première observatio­n a été faite en octobre 2017. Elle a été confirmée, une année plus tard, par une photo. Pour qu’ils soient considérés comme étant un couple, les deux canidés doivent être ensemble depuis au moins une année, selon le Plan Loup Suisse.

Les autres spécimens sont des loups isolés. Cinq d’entre eux sont des individus résidant en Suisse (3 mâles et 2 femelles). Cela signifie qu’ils se trouvent au moins

depuis une année dans la même région. Les autres loups sont, selon le KORA, «en transit» dans notre pays (16 mâles et 10 femelles). Ils pourraient très bien devenir des «résidents» s'ils s'établissen­t fixement dans une région, ou simplement poursuivre leur chemin vers une autre région en Suisse ou dans un autre pays.

Depuis le retour du canidé en Suisse, une centaine de mâles ont été génétiquem­ent identifiés au long des années, pour une cinquantai­ne de femelles. La présence du canidé a été prouvée dans 19 des 26 cantons suisses, grâce à des indices de présence indéniable­s comme la génétique ou des photos. En Suisse romande, seuls les cantons de Genève et du Jura n'ont pas eu de loup avéré sur leur territoire. Lors de ces 24 derniers mois, toutefois, le loup n'a été identifié que dans les cantons de Berne, de Fribourg, du Valais et de Vaud, pour ce qui est de la Suisse romande.

En deux décennies, depuis 1998, 34 loups ont perdu la vie en Suisse. Douze ont été tirés légalement et deux par erreur, six ont été victimes de braconnage et neuf ont péri dans un accident de circulatio­n. Les cinq derniers ont été retrouvés morts ou sont tombés d'une falaise. La fondation KORA recense également les dégâts causés aux animaux de rente par le loup. Entre 1999 et 2018, près de 4000 animaux de rente ont fait l'objet d'un dédommagem­ent en Suisse à la suite d'une attaque du prédateur.

En deux décennies, depuis 1998, 34 loups ont perdu la vie en Suisse. Douze ont été tirés légalement et deux par erreur, six ont été victimes de braconnage et neuf ont péri dans un accident de la circulatio­n. Les cinq derniers ont été retrouvés morts ou sont tombés d’une falaise

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