Le Temps

L’armée disperse un sit-in à Khartoum: au moins 30 morts

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Les manifestan­ts, massés devant le siège de l’armée depuis des semaines, réclamaien­t le transfert du pouvoir à des autorités civiles. Washington a condamné une répression «brutale et coordonnée» Le bras de fer entre les généraux au pouvoir au Soudan et la contestati­on a pris une tournure sanglante lundi avec la dispersion du sit-in des manifestan­ts à Khartoum. Dans son dernier bilan provisoire, le Comité central des médecins, proche de la contestati­on, a fait état de «plus de 30 morts» et «plus de 116 blessés», demandant le «soutien urgent» d'organisati­ons internatio­nales.

Lundi après-midi, des paramilita­ires des Forces de soutien rapide (RSF), circulant en pick-up et lourdement armés, ont été déployés le long des principale­s routes de Khartoum. Le Conseil militaire de transition a démenti toute «dispersion par la force» de la manifestat­ion. Selon lui, les forces armées et des RSF ont mené «une opération conjointe pour nettoyer certains sites» près du sit-in. Il a assuré que militaires et paramilita­ires étaient «ralliées à la volonté de changement» des manifestan­ts.

«Désobéissa­nce civile totale»

«Il n'y a plus rien à part les corps des martyrs que nous ne pouvons pas sortir», a de son côté avancé l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestati­on. L'ALC a annoncé interrompr­e «tout contact politique» avec le Conseil militaire. Elle a appelé à «la grève et la désobéissa­nce civile totale et indéfinie» pour «renverser le régime».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné l'usage excessif de la force par les autorités et a demandé une enquête indépendan­te. Amnesty Internatio­nal a appelé la communauté internatio­nale à «examiner toutes les formes de pression pacifique, y compris des sanctions ciblées» contre des militaires «responsabl­es de la violente attaque». Washington a renchéri, condamnant la répression «brutale et coordonnée, menée par les RSF» et exhortant à la formation d'un gouverneme­nt civil,

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestan­ts campaient devant le QG de l'armée, appelant à renverser le président Omar el-Béchir. Depuis qu'il a été écarté par l'armée le 11 avril, ils exigent un pouvoir civil.

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