Les projets cleantech fourmillent mais manquent de soutien financier
Les technologies de l'environnement offrent de véritables solutions en matière climatique. Mais les start-up suisses n'ont souvent pas les fonds pour concrétiser leur innovation à grande échelle
Les questions liées à l'environnement ne préoccupent pas uniquement la population mais aussi les start-up et les PME. Elles sont de plus en plus nombreuses à proposer des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique ou optimiser les ressources naturelles.
En 2019, quels sont les nouveaux secteurs qui émergent de la marmite cleantech? Une tendance se dessine-t-elle? Le Temps s'interroge alors que les premiers dossiers de candidature au Prix SUD Start-Up Durable 2019 ont été déposés. Ce concours, organisé par Le Temps pour la première fois en 2018, s'adresse aux jeunes pousses suisses de moins de cinq ans qui développent un produit ou un service original, commercialisable et respectueux des critères environnementaux et sociétaux. Il faudra attendre le 20 juin pour avoir une vue d'ensemble des dossiers.
En attendant, les experts de la branche tentent, malgré la profusion de projets, de dresser une tendance du secteur. A l'exemple d'Eric Plan, membre du jury du Prix SUD et secrétaire général de Cleantech Alps, l'organisme qui promeut ce secteur en Suisse occidentale. «En matière de développement durable, les thèmes porteurs pour 2019 sont les smart cities – les technologies de l'information et de la communication pour améliorer la qualité des services urbains –, le secteur de la mobilité, la valorisation locale des ressources, l'agritech et la foodtech», estime-t-il.
Dans le secteur de l'agritech, celui-ci observe, par exemple, l'arrivée de systèmes d'irrigation innovants, de sécheurs solaires pour la production agricole, de nouveaux systèmes de traitement de l'eau ou le recours de plus en plus fréquent aux drones. Le domaine de la mobilité aussi reste dynamique et diversifié. Certaines start-up proposent de nouveaux modes de transport, des nouveautés en matière d'infrastructure ou de bornes de recharge. Enfin, de nombreuses initiatives ont également émergé en matière d'alimentation responsable et de production locale.
La Suisse fourmille d'initiatives mais toutes rencontrent le même problème: en dépit de la prise de conscience généralisée, le secteur des technologies de l'environnement manque encore et toujours de soutiens financiers.
«Cela ne suffit pas, vu l'urgence climatique, lance Jordi Montserrat, cofondateur et associé directeur de Venturelab, un programme de soutien aux jeunes entreprises. Les start-up offrent des solutions étonnantes pour lutter contre le changement climatique. Mais le défi consiste pour elles à obtenir le financement nécessaire pour appliquer leur technologie à grande échelle.»
Des initiatives se distiguent
Si l'argent ne constituait pas une limite, plusieurs technologies en Suisse permettraient d'avoir un réel impact sur l'environnement. Venturelab cite par exemple la technologie de la start-up lausannoise Daphne Technology dont le système permet de transformer les polluants huileux des armateurs en engrais agricole. «Avec plusieurs millions de francs, cette technologie réduirait indirectement les émissions de CO2 des navires de 110000 tonnes par an, en améliorant leur efficacité énergétique», estime son directeur général, Juan Mario Michan.
Malgré ce manque de financement, il y a tout de même des initiatives qui suscitent le fort intérêt des investisseurs, comme la société zurichoise Climeworks. Elle a obtenu 30 millions de francs pour développer une technologie qui vise à aspirer le CO2 de l'atmosphère.
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«Les thèmes porteurs pour 2019 sont les smart cities, la mobilité, la valorisation locale des ressources, l’agritech et la foodtech»
ÉRIC PLAN, MEMBRE DU JURY DU PRIX SUD ET SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE CLEANTECH ALPS
Pour participer au Prix SUD Start-Up Durable 2019, prix lancé par «Le Temps» en partenariat avec Romande Energie, les jeunes entreprises sont invitées à envoyer leur dossier de candidature jusqu’au mercredi 20 juin sur www.letemps.ch/startup.