L’avenir probable de la mobilité est à la cohabitation intelligente
S’il y a une chose que l’expérience menée à Porto Santo démontre, c’est qu’espérer pouvoir passer, d’un coup de baguette magique, du thermique à l’électrique, est une utopie.
A côté des Renault Zoe, Nissan Leaf et Mitsubishi i-MiEV, une tripotée de bons vieux bus, voitures et motos à essence se partagent les routes de cette île de 13 km de long et de 1,5 km de large. Même si elle est séduisante, l’appellation de «Première île sans fossile» reste donc largement usurpée. La flotte de véhicules de test est pour l’instant limitée à une vingtaine de véhicules, pour la plupart prêtés le temps de l’expérience. Et les stations de recharge sont avant tout destinées aux techniciens, aux voitures servant de taxis et de navette et à la voiture… de police. Les habitants-testeurs, eux, ont deux stations à disposition.
On se retrouve donc dans des conditions assez proches du «reste du monde»: les voitures électriques – et surtout leurs batteries – coûtant cher, il a fallu débloquer des fonds pour permettre aux gens d’acheter les véhicules à la fin de l’essai. Quand ce sera fait, les prévisions montrent que le parc électrique représentera, au mieux, 20% du parc de véhicules de l’île. Sur Porto Santo, comme dans le reste du monde, l’avenir semble donc être à la solution de la «cohabitation intelligente».
Dans les années à venir, de plus en plus de voitures électriques, de plus en plus performantes et de moins en moins chères, se partageront la route avec des voitures thermiques, dont les moteurs et la technologie continueront de progresser, des véhicules hybrides, des véhicules à gaz et, sans doute, les premiers véhicules de série à hydrogène.
Porto Santo ne sera sans doute pas «sans fossile» avant longtemps, mais elle en sera nettement moins dépendante et, surtout, dégagera nettement moins de CO2 grâce à l’électricité renouvelable qu’elle fabriquera et stockera avec de plus en plus de succès et d’ingéniosité. Autant de pas faits dans la bonne direction.
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