Les taux suisses sont déjà les plus bas du monde
Le taux directeur en Suisse (-0,75%) est le plus bas du monde. Serait-il baissé encore d’un cran le 13 juin lors de la réunion de la Banque nationale suisse (BNS)?
La question se pose dans la mesure où la BNS montre des signes de nervosité face à l’appréciation du franc. Dans le passé, son directeur Thomas Jordan n’a jamais exclu une telle éventualité. En effet, la monnaie suisse rejoue son rôle de monnaie refuge dans le sillage du ralentissement de l’économie mondiale. Toutefois pour le chef économiste d’UBP Patrice Gautry, la BNS adopterait aussi une posture attentiste; elle économiserait des cartouches pour les sortir au moment où la situation l’exigera.
«On peut encore baisser les taux qui sont déjà très bas, commente le professeur Sergio Rossi. Cela stimulera peut-être les entreprises à investir dans le marché financier, mais cela ne relancera pas la demande sur le marché des produits.»
Le professeur à l’Université de Fribourg lance une autre suggestion: l’introduction d’une micro-taxe sur les achats de francs sur le marché des devises. «Elle permettrait d’une part d’affaiblir le taux de change du franc et d’autre part de financer un fonds qui viendrait en aide aux PME en difficulté pour des raisons de conjoncture économique», détaille-t-il.
Sergio Rossi affirme que la situation suisse est moins rose qu’elle n’y paraît. «Par exemple, le chômage est à son plus bas niveau, mais la réalité est toute différente, critique-t-il. Des milliers de personnes sont sous-occupées ou n’apparaissent pas dans les statistiques du Seco, alors qu’elles sont en fait sans emploi.»
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