Les Athénéennes s’éprennent de spiritualité
Le neuvième festival transmusical genevois fait la part belle à l’union du corps et de l’âme. Gérard Depardieu viendra lire «Les Confessions» de saint Augustin
Ambitieuse, audacieuse, décalée, décalquante… la présentation des neuvièmes Athénéennes navigue entre la réflexion philosophique, le questionnement spirituel et l’étude sociologique. Un joyeux capharnaüm d’idées. Du yoga au pilates en passant par internet, la religion, les combinaisons high-tech et accessoires en latex bio, marques de chaussures états-uniennes ou pratiques de l’effort dans la souffrance, tout y passe.
Consumérisme et spiritualité
Quelle est la place de l’art dans ce bric-à-brac consumériste où la créativité millénaire perd ses repères? Pour les organisateurs, la réponse se trouve dans l’impérieux besoin d’expression qui unit l’humanité. Ils ont choisi d’inscrire la spiritualité au coeur de la thématique de leur nouvelle édition. Un vaste programme, que les pianistes Audrey Vigoureux, Valentin Peiry et Marc Perrenoud n’ont pas peur d’embrasser à brasle-corps.
Comme toujours, ils croisent jazz, classique, contemporain, ethno, impro, disco, groove, électro, swing cabaret, ciné-concert, vidéo, urban jazz, pop, trans punk ou hip-hop… avec une pointe d’art plastique (gouaches d’Axelle Snakkers), des afters bien chauds (Les Nuits de l’Abri) et des invités venus de tous les univers.
Le plus spectaculaire d’entre eux est sans conteste Gérard Depardieu, qui vient faire un tour de piste pour la deuxième année consécutive. Après son bouleversant spectacle sur Barbara, le voici au coeur d’un événement inédit intitulé «Jasmin Toccata».
De bouche à oreille
L’acteur y lira Les Confessions de saint Augustin, qui l’ont profondément marqué. Il sera entouré du claveciniste Jean Rondeau, du luthiste et théorbiste Thomas Dunford et du percussionniste persan Keyvan Chemirani, dans une mise en espace et en lumières de Jean-Paul Scarpitta. Ce sera l’occasion d’une rencontre originale entre le monde baroque, celui de la modalité orientale et des textes médiévaux sur la quête de foi et de soi.
D’autres noms? Nicholas Angelich ou Yaron Herman Trio apparaissent notamment parmi une pléthore de créateurs et de musiciens venus de tous les horizons. Il y aura comme d’habitude de quoi naviguer en toutes eaux, sauvages, planantes, bouillonnantes ou sereines, lors des 25 concerts programmés. Mais aussi de quoi calmer sa soif et sa faim autour de verres et de tapas à partager aux bars.
Le succès du rendez-vous, qui relie depuis huit ans la tradition et l’underground, n’est plus à démontrer. On court aujourd’hui aux Athénéennes avec entrain et curiosité, que ce soit à l’Alhambra, au Temple de la Madeleine ou à l’Abri. Un parcours qui se transmet de bouche à oreille…
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Les Athénéennes, du 6 au 14 juin,
à Genève.
Rens.: www.lesatheneennes.ch