Le Temps

ON PARLE ENFIN DES VIOLENCES OBSTÉTRICA­LES

- MONIQUE CENTENO, ÉPALINGES

Mercredi, nous avons publié le courrier de l’obstétrici­en genevois Philippe Heymans, qui, après lecture de notre enquête sur les violences obstétrica­les, appelait à ne pas nourrir la rancoeur envers les profession­nels de la santé. Un texte qui a fait réagir une de nos lectrices

Personnell­ement, je salue l’article sur les violences obstétrica­les. Enfin, on en parle. C’est un sujet qui est encore très tabou. C’est pourquoi il est d’autant plus important que l’on prenne conscience, dans le public aussi, de cette réalité. Bien plus de femmes qu’on ne pense vivent mal certains aspects de leur accoucheme­nt ou bien carrément tout du début à la fin. Et il n’est souvent pas simple d’en parler car on touche à l’intimité de la femme. Je n’ai pas ressenti une envie de faire du sensationn­alisme dans l’article en question, simplement une tentative d’expliquer en quoi consistent les actes dits violents. Ce qui était décrit correspond à la réalité, même si un des exemples est assez extrême et, espérons-le, rare. Néanmoins, je ne serais pas étonnée que beaucoup de mamans ayant accouché à l’hôpital se soient reconnues dans l’une ou l’autre partie des témoignage­s, à des degrés divers bien sûr. Il n’y a aucun doute que le personnel médical fait absolument le maximum pour le bien du bébé et de la maman. Mais, comme le révèle l’article, il y a des préjugés, une culture, des ignorances, des stress qui font oublier que la mère doit pouvoir participer activement à son accoucheme­nt, au minimum comprendre ce qui va se passer car, à cet instant-là, elle est dans un état de vulnérabil­ité extrême. Ce n’est qu’en parlant ouvertemen­t de ces choses, en les nommant qu’une prise de conscience peut se faire et que des changement­s pourront être entrepris en profondeur.

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