Un policier pour diriger Champ-Dollon
Martin de Muralt, actuel commandant de la Police Région Morges, prendra les rênes du plus grand établissement carcéral genevois. Trois anciens inspecteurs se retrouvent ainsi à des postes clés du pénitentiaire cantonal
Il aurait voulu être nommé à la tête de la police judiciaire genevoise. Il sera finalement le nouveau directeur de Champ-Dollon. Martin de Muralt, commandant de la Police Région Morges, va prendre les rênes de la plus grosse prison préventive de Suisse romande à partir du 1er septembre. L’information, révélée mercredi sur le site de la Tribune de Genève, est confirmée par Laurent Forestier, le responsable de la communication à l’Office cantonal de la détention (OCD). Discrétion
Point de communiqué pour annoncer ce changement au sommet de l’établissement emblématique et toujours surpeuplé de Champ-Dollon. Actuellement, la moyenne se situe autour de 650 détenus pour 398 places, ce qui fait un taux d’occupation de 160%. C’est mieux que les 230% de 2014 mais cela reste fort tendu.
Pas d’annonce donc, car le poste n’est plus considéré comme assez élevé dans la hiérarchie de l’administration pour mériter autre chose qu’un message interne à l’intention des collaborateurs. Un message qui loue l’expérience managériale de Martin de Muralt mais aussi son expérience de conduite opérationnelle et de conduite du changement. «Le choix de la direction générale de l’OCD, à l’issue d’un processus de sélection, a été validé après entretien par le conseiller d’Etat Mauro Poggia», précise encore Laurent Forestier.
Le trio de la PJ
Avec une carrière résolument policière (inspecteur à Genève, puis à la police judiciaire fédérale et enfin à Morges), le nouveau venu, âgé de 44 ans, a un profil qui tranche avec celui de l’actuel directeur. Fabrizio Bervini, qui a fait valoir ses droits à la retraite pour l’automne, avait trente ans d’expérience dans le domaine de la détention et de la probation au moment de remplacer le tout aussi expérimenté Constantin Franziskakis, déplacé en février 2017 de son poste pour incompatibilité profonde avec le directeur général de l’OCD, Philippe Bertschy.
En juin 2016, Martin de Muralt disait au quotidien 24 heures que pour lui «la police c’était le plus beau métier du monde». Il va désormais changer d’univers tout en retrouvant ses anciens collègues de la grande maison. Philippe Bertschy mais aussi Jean Charles Bellido, le directeur de l’établissement voisin d’exécution des peines de La Brenaz, tous deux issus de la police judiciaire genevoise. Le monde est petit. ▅