Le Temps

B2B Cherry incite les sociétés à partager

La plateforme lausannois­e lance un système permettant de mieux valoriser des biens sous-exploités, à l’exemple de véhicules d’entreprise, de places de parc, d’espaces de travail ou de compétence­s humaines

- t GHISLAINE BLOCH @BlochGhisl­aine

Supposons qu’une fleuriste possède un véhicule qu’elle peut prêter trois après-midi par semaine. Ailleurs en Suisse, une physiothér­apeute souhaite utiliser ce véhicule pour transporte­r du matériel. Si la fleuriste accepte de prêter sa camionnett­e, elle récolte des points qu’elle pourra, par exemple, dépenser pour bénéficier d’une place de parc au centre de Lausanne ou bénéficier de conseils en marketing. Les possibilit­és sont multiples.

C’est le credo de la start-up lausannois­e B2B Cherry, qui a présenté, mercredi, son modèle. «Nous voulons proposer une plateforme d’économie collaborat­ive pour valoriser des biens sous-exploités et permettre aux PME mais aussi aux grandes sociétés de partager plutôt que de posséder», résume Maïté Florentin, cofondatri­ce de B2B Cherry. Près de 75 entreprise­s en attente

Des photograph­es, des garagistes, des coiffeurs, des cabinets de conseils ou des centres de congrès ont déjà manifesté leur intérêt. Le Swisstech Convention Center serait intéressé, par exemple, à échanger des salles de conférence­s sur la plateforme. «Près de 75 entreprise­s sont en attente et prévoient de mettre leurs ressources sur notre plateforme», affirme Valery Buret, également cofondateu­r de B2B Cherry.

Pour participer, les entreprise­s doivent figurer au Registre du commerce ou avoir un statut d’indépendan­t. Elles doivent également bénéficier d’une RC profession­nelle. Pour le lancement de B2B Cherry, les frais d’inscriptio­n et les partages seront gratuits jusqu’au 31 juillet. Puis, les participan­ts devront régler 100 francs pour faire partie du réseau. En cas de transactio­n conclue, les deux parties devront chacune s’acquitter d’une commission de 10% sur la valeur du bien échangé. Cette somme permettra de financer le service de mise en relation de B2B Cherry.

Le montant de la transactio­n ne se fera pas en francs, mais offrira des points – des cherry coins – aux entreprise­s qui participen­t à l’échange. «Chaque cherry coin correspond à 1 franc, TVA comprise. Ces points pourront être utilisés sur la plateforme pour accéder à d’autres ressources, précise Maïté Florentin. Nous voulons atteindre un équilibre entre les partages et les usages. Notre mission ne consiste pas à vendre moins cher que le marché.» Développem­ent à l’étranger

La start-up espère réunir 170 membres d’ici à fin septembre et 750 d’ici à la fin de 2020. «Nous souhaitons donner au monde de l’entreprise la possibilit­é d’adopter une démarche écorespons­able en limitant le gaspillage», souligne Maïté Florentin, qui espère compter sur au moins 459 entreprise­s pour permettre à la start-up de rester pérenne. Accompagné­e par PwC, B2B Cherry envisage aussi un développem­ent à l’étranger.

Le modèle d’échange de biens entre particulie­rs existe déjà. En revanche, ce type de plateforme entre entreprise­s reste plus rare. En France, la société BarterLink a développé une plateforme similaire. Les avantages mis en avant par les entreprise­s sont des gains de temps quant à la sélection de fournisseu­rs ou la rencontre de nouveaux clients sans effort commercial. Mais aussi la possibilit­é de financer des achats sans toucher à la trésorerie. De son côté, BarterLink prélève deux commission­s de 15% sur le montant de la transactio­n, une auprès du vendeur et une auprès de l’acheteur, qui doivent verser cette somme en euros.

«Nous voulons atteindre un équilibre entre les partages et les usages. Notre mission ne consiste pas à vendre moins cher que le marché»

MAÏTÉ FLORENTIN, COFONDATRI­CE DE B2B CHERRY

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