Le Dieu du carnage
On pense que tout va bien se passer. Qu’on va régler en un rien de temps un différend survenu entre les enfants. Alors on prépare un clafoutis et on invite les parents de l’agresseur involontaire pour évoquer quelques détails pratiques et solder l’affaire. Mais Yasmina Reza sait que, derrière le vernis de la convention sociale, sommeille la plus grande furie bestiale. La romancière française l’a peut-être constaté lorsqu’elle a suivi la campagne de Nicolas Sarkozy pour les présidentielles… Sa comédie féroce, qui voit deux couples se déchirer à tous les étages, est un sommet de cruauté. Elle n’épargne ni les mirages privés ni les oasis professionnelles. Encore moins les idéologies artificielles. Tout explose sous la plume de cette auteure carnassière et les quatre excellents comédiens dirigés par Georges Guerreiro se font un plaisir de sombrer. Les duos qui vont à vau-l’eau? Valentin Rossier et Marie Druc, d’un côté. Vincent Bonillo et Carine Barbey de l’autre.
GENÈVE. TOUR VAGABONDE (DANS LE PARC TREMBLEY). JUSQU’AU 20 JUIN. WWW.TOUR-VAGABONDE-FESTIVAL.CH