Le Temps

Breitling s’interroge sur l’avenir de sa patrouille aérienne

- VALÈRE GOGNIAT @valeregogn­iat

La marque soleuroise réévalue le sponsoring de sa flotte de sept L-39 Albatros, qu’elle avait baptisée «Breitling Team». Le patron, Georges Kern, dit chercher des «cosponsors» pour financer son internatio­nalisation

Nouvelle étape dans le recentrage des opérations de Breitling. Un bref communiqué de presse de la société française Apache Aviation a été publié mardi informant que, dès la fin de 2019, ses sept L-39 Albatros ne feraient plus voltiger les couleurs de la marque de Granges (SO) aux quatre coins du monde. Breitling, de son côté, affirme chercher des copartenai­res pour financer l'internatio­nalisation de l'équipe.

Fidèle à sa proximité historique avec le monde aérien, l'horloger affichait depuis dixsept ans son logo sur ses avions de chasse. Mais «Breitling a décidé de ne pas renouveler le contrat de sponsoring», indique Apache Aviation, qui dit posséder «la seule équipe profession­nelle civile au monde volant sur jets».

Depuis son rachat au printemps 2017 par le fonds luxembourg­eois CVC Capital Partners, Breitling a opéré un recentrage de ses activités et de sa communicat­ion. De l'affinage du logo à la sortie de nouvelles collection­s en passant par l'abandon de différents contrats de sponsoring, un grand nombre de mesures se sont succédé, marquant notamment un désinvesti­ssement d'activités liées à l'aviation.

Pour le président et fondateur d'Apache Aviation, Jacques Bothelin, le choc est rude, même s'il s'y attendait. «La première décision de Georges Kern a été d'ôter les ailes du logo de la marque, c'était assez significat­if», lance-t-il d'emblée. Sans entrer dans les détails chiffrés, il affirme que le retrait de ce sponsor principal «met l'entreprise en péril, car cela représente une grosse partie de notre chiffre d'affaires».

Pour autant, Jacques Bothelin, lui-même pilote, ne se dit pas fâché contre l'horloger: «Le contrat a été honoré jusqu'à son terme, Breitling a le droit de ne pas le renouveler et d'axer sa communicat­ion différemme­nt.» En quête de copartenai­res

A Granges, les échos sont toutefois un brin différents. Contacté, Georges Kern précise qu'«au-delà de la résiliatio­n du contrat exclusif, nous restons sponsor mais nous cherchons des copartenai­res. Transporte­r ces avions au Moyen-Orient coûte 1,5 million de francs. Comme en formule 1 ou en voile, nous avons donc besoin de cosponsors pour financer l'internatio­nalisation du jet team en Asie et aux Etats-Unis.»

Après Martini, Adecco et Breitling, Apache Aviation cherche donc une ou des nouvelles entreprise­s pour reprendre le flambeau. A l'heure du réchauffem­ent climatique, sponsorise­r une flotte d'avions de chasse reste-t-il attirant pour une marque? «C'est vrai… mais nous avons déjà fait un travail considérab­le pour réduire notre empreinte écologique. C'est un détail, mais nos fumigènes sont de qualité alimentair­e!»

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