A Couthures, le (bon) procès des journalistes
MÉDIAS Du 12 au 14 juillet, «Le Temps» sera de nouveau associé au Festival international de journalisme de Couthures, près de Bordeaux. Au menu: une radiographie de la presse et des médias
Les journalistes, c’est bien connu, aiment se regarder dans le miroir de leurs médias, au risque permanent de l’entre-soi. Comment en sortir? Comment renouer avec les lecteurs et le public? Comment demeurer le reflet de sociétés qui bougent sur les réseaux sociaux, quitte à laisser la désinformation s’installer et prospérer? Toutes ces questions seront au menu du prochain Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne) organisé par le groupe Le Monde, dont Le Temps est de nouveau partenaire.
Notre rôle durant ces trois journées? Faire vivre, aux côtés de l’hebdomadaire Courrier international, les spécificités de la presse étrangère et tenter ainsi de montrer aux Français que d’autres regards et approches existent. Les correspondants en France du New York Times, d’El Pais, de La Repubblica, de la Süddeutsche Zeitung et du Soir ont répondu à notre appel.
Ne prenez pas peur: le Festival de Couthures, organisé chaque année depuis 2016, n’est pas une succession de colloques et d’ateliers sur les médias et leurs pratiques. La dimension festive est au coeur de ces trois journées, passées au bord d’un des plus beaux fleuves de l’Hexagone, dans les ruelles d’un village charmant où tout le monde se croise, se rencontre et s’interpelle. La rédaction du Temps sera représentée, et tous nos lecteurs de passage dans ces parages du Sud-Ouest sont évidemment conviés à nous rejoindre.
Le «Kiosque international», consacré à la presse mondiale dans tous ses états, se tiendra chaque jour à l’ombre de l’église à partir de 16 heures. Au menu? Une interactivité permanente avec le public qui, le dimanche soir, pourra participer en direct au «procès de la presse». Des «procureurs» seront sélectionnés dans l’assistance pour porter le fer en direct et obtenir des journalistes présents qu’ils répondent enfin (et se défendent surtout) face aux questions dérangeantes sur leurs pratiques, leurs habitudes, leurs limites, leurs exagérations ou leur dépendance (ou non) vis-à-vis de ceux qui possèdent leurs journaux, radios, sites web ou chaînes de télévision.
Côté invités et personnalités présentes, la liste est longue. Présidé cette année par Pierre Lescure, fondateur de Canal+ et actuel président du Festival de Cannes, ce Festival international de journalisme unique en son genre dans le monde francophone accueillera la fine fleur des rédacteurs du Monde (Raphaëlle Bacqué, Luc Bronner, Florence Aubenas…), des éditorialistes français reconnus (Pierre Haski, Claude Askolovitch, Daniel Schneidermann…), une brochette de personnalités politiques et télévisuelles (Audrey Pulvar, Cécile Duflot…), des avocats, des juges et quantité d’experts, plus notre escouade de correspondants étrangers résolus à soulever les tabous franco-français.
Le choix des thèmes sera chaque jour compliqué tant le programme est fourni: l’école française est-elle si nulle? Les journalistes sontils au-dessus des lois? Pourquoi les questions de genre nous passionnent? L’urgence écologique et moi… L’implication du Temps dans cette aventure du groupe Le Monde (actionnaire minoritaire de notre journal) dit aussi notre volonté de rester à l’écoute de notre voisin, où de plus en plus de lecteurs nous suivent. Couthures-sur-Garonne, ou l’occasion rêvée, en trois jours, de parvenir à ce qui est parfois si difficile: mieux comprendre la France et nos amis français.
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Les journalistes répondront aux questions dérangeantes sur leurs pratiques