Le PALP Festival s’invite chez les Sédunois pour découvrir des collections atypiques
Le PALP Festival s’invite, ce samedi, chez une quinzaine de Sédunois pour mettre en avant, dans leur appartement, des collections atypiques. Des cartons de bananes ou de gin aux lamellophones, tout (ou presque) y passe
L’art s’invite chez les habitants de Sion. Samedi, une quinzaine de Sédunois mettront leur appartement à disposition du PALP Festival, pour la troisième édition de l’événement Beauty & Rooms, dans le but de sortir l’art des musées pour transposer la culture dans des lieux de vie.
Cette année, Balthazar Lovay et Samuel Gross, les curateurs de l’événement, ont décidé de miser sur les collections. Mais on est bien loin des classiques du genre, à l’image des pierres précieuses ou des timbresposte. Ici on parle, de kalimbas, des lamellophones de toutes provenances, de bijoux en forme d’araignée, d’archives militantes de la prostituée Grisélidis Réal ou encore de film stills, ces photographies prises sur les plateaux de tournage et utilisées comme images promotionnelles par l’industrie du cinéma.
«Un monde qui nous appartient»
«Après deux ans, on estimait que la version «un appartement, une oeuvre» arrivait en bout de course. Il fallait renouveler le concept», explique Balthazar Lovay. L’idée des collections s’est alors imposée naturellement. «Qu’est-ce qu’un appartement, si ce n’est la construction d’un monde qui nous appartient, d’une zone qui nous sépare due l’extérieur?» interroge le curateur. «Les collections collent parfaitement avec cette définition, car elles aussi sont des constructions d’un univers par un individu.»
Samedi, le public pourra notamment découvrir l’univers tout en couleur de Claude Sandoz. Depuis les années 1960, l’artiste collectionne, au fil de ses voyages à travers le monde, des cartons servant au transport de marchandises. Bananes, mangues, oranges, bières ou encore gin, tout y passe. «Quand je dois ouvrir mes bagages à la douane, on me pose de nombreuses questions sur les raisons qui me poussent à conserver ces éléments promis à la poubelle», rigole Claude Sandoz.
Ces souvenirs de voyage tapisseront les murs d’un appartement dans sa quasi-totalité. En cours d’installation lors de notre rencontre avec l’artiste, le résultat de cette accumulation-collection promet d’être bluffant. «Ces cartons, je ne les cherche pas, je les trouve, glisse-t-il. Lorsqu’une couleur, un logo ou une typographie m’interpelle, je m’arrête et je récupère le carton en question.» Ils seront exposés pour la première fois ce week-end. «Ce matériel me sert d’inspiration pour mon art, que ce soit pour le travail en lui-même ou pour le titre de certaines de mes oeuvres», explique Claude Sandoz.
L’accumulation quasi obsessive de l’artiste se retrouvera dans la mise en scène de sa collection. Mais les appartements mis à disposition ne seront pas tous redécorés de fond en comble. «Ce sera un peu le grand écart, entre des lieux totalement bouleversés et d’autres très peu touchés, souligne Balthazar Lovay. Nous voulions proposer une représentativité large de ce que peut être une collection.»
L’architecture aussi est mise à l’honneur
Mais aussi de ce que sont les appartements de Sion, et plus particulièrement de la vieille ville. Car si l’art est mis à l’honneur, l’architecture l’est également. Et les organisateurs du PALP Festival n’ont pas de peine à trouver des Sédunois qui mettent gratuitement à disposition leur lieu de vie. «Peu de gens nous disent non», reconnaît Mélanie Roh, coordinatrice des expositions du festival. Preuve en est, aucun appartement investi cette année ne l’a été lors des deux premières éditions.
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Les organisateurs du PALP Festival n’ont pas de peine à trouver des Sédunois qui mettent gratuitement à disposition leur lieu de vie