Et la Suisse dans tout ça?
Juste après les épisodes réalisés de la belle et lente dramaturgie d’Apollo 11, la Suisse est arrivée sur le devant de la scène avec la transmission à Berne d’une feuille d’aluminium ramenée sous vide de là-haut. Elle était destinée à la première étude des vents solaires, ces flux de plasma constitués essentiellement d’ions et d’électrons qui sont éjectés de la haute atmosphère du Soleil, dont s’occupait le professeur Johannes Geiss, de l’Université de la capitale, interviewé par la Gazette le 19 novembre 1969. C’est la contribution helvétique la plus prestigieuse au programme Apollo, mais les entreprises suisses sont aussi nombreuses à avoir apporté leur pierre à l’édifice.
Vedette parmi les stars industrielles plus discrètes, la fameuse Speedmaster d’Omega se balade encore aujourd’hui fièrement au poignet gauche de «Buzz» Aldrin, à côté de ses bagouses, en cette année jubilaire. Un rédacteur publicitaire bien connu du soussigné travaillait à l’époque pour l’horloger biennois; il se souvient très bien du slogan qui perdure: «La première montre portée sur la Lune.» La «maîtresse de la vitesse» a notamment rendu de fiers services au cours de la mission Apollo 13, «lorsque tous les instruments de bord étaient hors service, gelés», pour calculer et chronométrer les mises à feu dans les corrections de trajectoire de retour.
Il y avait aussi à bord de la fusée des objectifs Kern d’Aarau, du Velcro et de l’Araldite un peu partout, des produits de l’industrie pharmaceutique et des marques comme Contraves ou Mikron. On en oublie, mais il y a là une longue tradition de collaboration, en matière spatiale, du savoir-faire technologique suisse, qui a commencé en 1967 et dure encore de nos jours.
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