Une délégation de grévistes du climat fait la leçon à l’Etat de Vaud
Une délégation de jeunes grévistes pour le climat reçue par le gouvernement vaudois dénonce une vision étatique «en décalage avec la réalité climatique»
Les grévistes du climat ont dénoncé mardi la vision «inconsistante» du Conseil d'Etat vaudois face à l'urgence environnementale. Face aux vives critiques, le gouvernement rappelle le respect du processus démocratique.
Dans un communiqué diffusé après leurs rencontres avec une délégation du Conseil d'Etat vaudois et de responsables de services, les grévistes font part de leur déconvenue. «Vision inconsistante», approche «irréaliste», «impuissance», «trente ans de retard»: les jugements négatifs pleuvent.
Aux yeux du mouvement, le gouvernement ne se donne pas les objectifs de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, ni de respecter l'Accord de Paris sur le climat. Il n'y a pas encore d'objectif de réduction du CO2 pour 2020, ni de date prévue pour le zéro émission nette de gaz à effet de serre.
Et le respect des institutions?
Le Conseil d'Etat ne prend pas les mesures nécessaires pour le virage historique. Et si le plan climat prévu «n'est pas mauvais, il a trente ans de retard», selon le communiqué des grévistes. Face à ces manques, le mouvement proposera une alternative le 27 septembre en marge des grèves afin de créer «un canton résilient et aligné avec les limites de la planète».
Interrogée par Keystone-ATS, la présidente du Conseil d'Etat, Nuria Gorrite, a indiqué qu'une délégation du gouvernement avait déjà rencontré à quatre reprises les grévistes et la Commission des jeunes. L'administration a travaillé tout l'été à l'élaboration du plan climat, en tenant compte des nombreuses propositions émises de part et d'autre.
«L'état d'urgence n'abolit pas le processus démocratique et le respect des institutions que sont le gouvernement et le parlement. Nous prenons acte à regret que les grévistes ne croient pas à ce processus», a déclaré Nuria Gorrite.
Le travail sur le plan climatique se poursuit et le texte devrait être finalisé d'ici à la fin de l'année, a assuré la présidente. Remontée contre l'accusation d'inaction, elle a souligné que l'Etat consacrait déjà «beaucoup d'argent» à la défense de l'environnement dans tous les domaines, qu'il s'agisse du transfert modal, des énergies renouvelables ou de la biodiversité.
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