Robert Frank et la Suisse
Robert Frank avait gardé le contact avec la Suisse, où ses travaux ont été régulièrement exposés. Plusieurs distinctions lui ont été remises et lui-même avait fait don de plusieurs de ses oeuvres à la Fondation suisse pour la photographie à Winterthour.
Pour son 80e anniversaire, en 2004, la Tate Modern de Londres lui avait consacré une large rétrospective, inaugurée en présence du conseiller fédéral Pascal Couchepin.
Le photographe avait fait plusieurs apparitions remarquées dans son pays de naissance. Par exemple au festival Visions du Réel à Nyon (VD) en 1999, qui avait montré le sulfureux Cocksuker blues, reportage rarement montré d’une tournée des Rolling Stones en 1972.
Le Zurichois d’origine était revenu en Suisse en 2002, invité par l’Arteplage mobile du Jura (AMJ) de l’exposition nationale Expo.02 pour illustrer avec Jean-Luc Godard et Dieter Roth le chapitre «Gloire et misère de la Suisse». Robert Frank avait proposé Paper Route, une installation photo et vidéo. Ce «road movie laconique» le voyait accompagner un porteur de journaux dans sa tournée matinale en Nouvelle-Ecosse.
En 2005, le Musée de la photographie de Winterthour avait repris l’exposition de la Tate Modern en la complétant avec ses propres archives.
La Suisse a aussi remis plusieurs distinctions à Robert Frank. En 2009, il recevait des mains de Pascal Couchepin le Grand Prix Design de la Confédération. En 2012, la Fondation Reinhardt von Graffenried lui avait décerné à Berne une distinction spéciale pour l’ensemble de son oeuvre, jugeant qu’il avait «redéfini la photographie du XXe siècle par son oeuvre exceptionnelle».
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