Le Temps

Nestlé inaugure son centre de recherche sur les emballages

- RACHEL RICHTERICH @RRichteric­h

A l’instar de ses concurrent­s, le géant vaudois de l’alimentati­on veut réduire l’empreinte environnem­entale de ses produits en misant sur des contenants réutilisab­les et des alternativ­es au plastique. Il vise la neutralité carbone d’ici à trente ans

Nestlé a soigné le casting, signe de sa volonté de faire connaître son initiative, devant des médias du monde entier. Lors de l’inaugurati­on, jeudi, de son nouvel institut de recherche sur l’emballage près de Lausanne, le président du groupe Paul Bulcke et son administra­teur délégué Mark Schneider ont coupé le ruban au côté de personnali­tés des milieux politiques et de la recherche comme les conseiller­s d’Etat vaudois Jacqueline de Quattro et Philippe Leuba, ou encore Bertrand Piccard.

«Nous voulons réduire l’empreinte environnem­entale de nos produits», a affirmé en préambule Mark Schneider. Installé dans l’enceinte du centre de recherche et développem­ent de la multinatio­nale, au lieu-dit Vers-chez-les-Blanc, le nouvel institut cherche d’une part à étendre l’utilisatio­n de contenants réutilisab­les. Un projet pilote est mis sur pied pour la vente en vrac d’aliments pour chiens de la marque Purina dans des Nestlé Shops de Suisse. Un système de boîtes métallique­s réutilisab­les pour les glaces Häägen-Dazs entre également en phase de test à New York. Si ces expérience­s s’avèrent probantes sur le terrain, les projets pourront être étendus à d’autres produits et d’autres marchés, ont affirmé des représenta­nts de Nestlé au cours d’une visite des laboratoir­es.

Moins de couches de matériaux

Le groupe travaille également à simplifier ses emballages, en réduisant les couches de matériaux. Une partie de la recherche sera en outre consacrée à trouver des alternativ­es au plastique issu de la pétrochimi­e, en explorant notamment des matériaux d’origine végétale. Parmi les nombreux critères que doivent respecter ces nouvelles solutions figurent la résistance et les propriétés de conservati­on des aliments.

Cette démarche, qui doit permettre à Nestlé de ne proposer plus que des emballages recyclable­s ou réutilisab­les d’ici à 2025, fait écho à celles similaires d’autres géants comme Danone, Unilever ou encore Procter & Gamble.

Elle s’inscrit dans un objectif climatique, énoncé jeudi également par la multinatio­nale, de réduire à zéro ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Elle veut ainsi contribuer à limiter la hausse de la températur­e mondiale à 1,5 degré.

Outre ses efforts sur les emballages, le géant compte pour ce faire sur l’utilisatio­n d’électricit­é provenant de sources renouvelab­les dans ses usines, entrepôts et bureaux. Ainsi que sur des programmes agricoles. De même, il veut accroître son offre d’aliments et de boissons d’origine végétale, sans pour autant renoncer à son offre de produits existants.

Interrogé sur le délai de trente ans pour atteindre la neutralité carbone, jugé très lointain par des organisati­ons écologiste­s, le géant de l’agroalimen­taire assure qu’il présentera d’ici à vingtquatr­e mois «une feuille de route plus détaillée, fixant des étapes». «Pour un groupe de la taille de Nestlé, cela revient à travailler quatre à six fois plus vite qu’avec un objectif de limiter la hausse des températur­es de 2 degrés, comme c’était le cas jusqu’à présent», a conclu Magdi Batato, directeur des opérations, réfutant un manque d’ambition.

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