Le Temps

Education: ce qui est bon pour nous l’est aussi pour nos enfants!

- AGNÈS GABIROUT DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES, COLLÈGE CHAMPITTET

Nos attentes vis-à-vis de l’école sont le reflet de nos préoccupat­ions sociétales et visent aujourd’hui à un rééquilibr­age. Tout ce à quoi nous aspirons pour nous-mêmes et notre épanouisse­ment, nous l’exigeons également pour nos enfants.

1. Se connecter aux autres

Las de nos vies centrées sur la «réalisatio­n de soi», sur la course à la performanc­e et aux accompliss­ements en série, nous découvrons ou redécouvro­ns que notre bien-être, notre bienvivre, notre réussite, voire notre bonheur, passent par les autres!

A l’instar de Jeff Weiner, directeur général du réseau social profession­nel LinkedIn et créateur, en collaborat­ion avec la compagnie d’e-learning Everfi, de The Compassion Project. La mission de son organisati­on (à but non lucratif) est de «s’assurer que tout enfant dès son plus jeune âge comprenne la significat­ion du mot «compassion» et ait l’opportunit­é de la pratiquer au quotidien» en proposant du matériel pédagogiqu­e (disponible en ligne) incitant les élèves à se mettre dans les chaussures de l’autre, à voir le monde à travers ses yeux et à l’aider.

Dans la même perspectiv­e, le Greater Good Science Center de l’Université de Berkeley étudie la psychologi­e, la sociologie, les neuroscien­ces liées à la notion de bien-être et enseigne les compétence­s pour construire une société prospère, résiliente et compatissa­nte. Les recherches sur lesquelles s’appuie ce centre suggèrent que le développem­ent de l’intelligen­ce sociale et émotionnel­le des élèves améliore leur rendement scolaire et leur bien-être général.

Par ailleurs, le groupe anglais, Nord Anglia Education, introduit la plateforme Share a dream sur laquelle enfants et enseignant­s peuvent créer leur profil philanthro­pique et faire connaître tous leurs engagement­s charitable­s et humanitair­es.

2. Vivre en symbiose avec la nature

Les études se multiplien­t, prouvant que passer du temps dans la nature améliore les compétence­s cognitives de l’enfant et sa capacité à apprécier la nature dans sa future vie d’adulte.

Des formations sont maintenant mises à dispositio­n des enseignant­s, comme la Forest school & outdoor learning, proposée par l’Université de Genève, pour qu’ils acquièrent la pédagogie qui sous-tend ce programme.

Il est aussi possible d’obtenir le label Eco-Schools de la Foundation for Environmen­tal Education (FEE) créée au Danemark en 1994. Du jardin potager écologique à la lutte contre le changement climatique, la fondation fournit un accompagne­ment et une méthodolog­ie pour travailler sur des thèmes aussi variés que l’alimentati­on, la biodiversi­té, les déchets, l’eau, l’énergie, la mobilité…

3. Utiliser les technologi­es avec mesure

Faut-il restreindr­e l’usage des téléphones portables au sein de l’école? Quid des tablettes comme supports pédagogiqu­es? De l’accès aux réseaux sociaux? Nous sommes partagés. Nous avons souvent des difficulté­s à poser des règles à la maison, comptons sur l’école pour limiter le temps passé sur les écrans. Ou, à l’opposé, nous craignons que nos enfants ne soient pas à la pointe de la technologi­e, qu’ils ne soient pas assez préparés pour un futur profession­nel exigeant.

Une chose est sûre, la technologi­e doit rester au service de l’école.

Dans la Silicon Valley se côtoient des parents qui pensent que la capacité à coder est une compétence indispensa­ble, et d’autres – qui créent les produits, outils, services de demain pour l’industrie high-tech – qui exigent que leurs enfants n’aient pas de téléphone portable jusqu’à l’âge de 14 ans. Ces derniers rejoignent un mouvement grandissan­t: Wait Until 8th.

Quel paradoxe!

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