La Fed abaisse les taux d’intérêt
La banque centrale américaine a annoncé mercredi une baisse modeste de 0,25% des taux d’intérêt, la deuxième en deux mois
La banque centrale américaine (Fed) a annoncé mercredi une modeste baisse des taux d’intérêt, la deuxième en deux mois, prenant à nouveau une assurance sur l’avenir face aux incertitudes pesant sur le commerce et l’économie mondiale. Les taux d’intérêt au jour le jour sont fixés dans la fourchette de 1,75% à 2%, après une baisse d’un quart de point de pourcentage (0,25%).
Toutefois, le Comité monétaire est apparu très divisé sur la décision, trois membres ayant voté contre et sept pour. C’est la plus forte opposition rencontrée par le président Jerome Powell depuis son arrivée à la tête de la Fed début 2018. La dernière dissension d’une telle ampleur remontait à septembre 2016 sous la houlette de Janet Yellen.
Pour l’évolution des taux à l’avenir, la moyenne des projections des membres de la Fed (tableau des Dot Plots) indique que la banque centrale n’a pour l’instant pas l’intention d’aller plus loin dans ses baisses de taux, ni fin 2019 ni en 2020, alors qu’elle prévoit une croissance de 2% l’année prochaine et une inflation proche de sa cible à 1,9%.
Le communiqué du Comité monétaire sur l’économie est très proche du précédent, publié fin juillet lorsque la banque centrale avait décidé la première baisse des taux depuis plus de dix ans. Mais au rang des facteurs qui se sont dégradés, la Fed cite «les investissements des entreprises et les exportations qui ont faibli», montrant que les inquiétudes autour des tensions commerciales et l’affaiblissement de la croissance mondiale pèsent sur l’industrie.
130 milliards injectés à New York
En amont de la décision de la Fed, la Réserve fédérale de New York a, pour la première fois depuis la crise de 2008, injecté quelque 130 milliards de dollars en deux jours dans le système financier américain. Une mesure qui avait pour objectif de faire baisser le taux «repo», soit le taux d’intérêt auquel les banques et d’autres institutions se financent à très court terme en déposant des titres en garantie. Le repo, censé évoluer en ce moment dans une fourchette entre 2% et 2,25%, s’était en effet envolé jusqu’à 10% mardi, signe d’une demande accrue de la part des emprunteurs.
Ce qui aurait pu être interprété comme un assèchement inquiétant du système bancaire a des explications techniques, selon les experts: un besoin accru des entreprises, qui ont une échéance fiscale au 15 septembre, des adjudications du Trésor, ainsi qu’un rehaussement des réserves de ce même Trésor auprès de la Fed.
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