Le Temps

Une balade sur les traces de Courbet au-dessus du Léman

- JILL GASPARINA Parcours Gustave Courbet, La Tour-de-Peilz. Inaugurati­on samedi 21 septembre dès 11h.

A l’occasion du bicentenai­re de la naissance de l’artiste français, La Tourde-Peilz, où il a passé les quatre dernières années de sa vie, lui rend hommage avec un parcours à ciel ouvert

C’est pour fuir ses démêlés judiciaire­s, liés à ses activités politiques pendant la Commune de Paris, que le peintre et sculpteur Gustave Courbet s’installe à La Tourde-Peilz en 1873. Il y restera jusqu’à sa mort le 31 décembre 1877, et c’est là que se trouvait sa sépulture jusqu’à ce qu’elle soit transférée dans sa ville natale d’Ornans, dans le Jura français, en 1919. C’est d’ailleurs le départemen­t du Doubs qui a souhaité associer la cité vaudoise à la célébratio­n du bicentenai­re de sa naissance.

Concrèteme­nt, le parcours thématique proposé par la ville s’organise par étapes, huit lieux porteurs d’une significat­ion historique particuliè­re dans la vie de l’artiste, disséminés dans la vieille ville et sur le port: le Café du Centre, où il passait beaucoup de temps à socialiser (et à boire) et devant lequel l’unique photo du peintre à La Tour-de-Peilz a été prise; la place du Temple au centre de laquelle se trouve une fontaine ornée de La Liberté offerte par Courbet à la ville en 1875; Bon Port, sa dernière demeure; ou encore la pointe de la Becque, que l’on retrouve dans certaines de ses peintures lémaniques.

Bonus interactif

Le parcours physique se double par ailleurs d’un parcours en ligne auquel on accède notamment par des QR codes disponible­s à chaque étape. On y découvre, par exemple, les images des peintures et sculptures produites en Suisse, ou ses liens avec le peintre François Bocion. Le parcours ne présente aucune oeuvre de Courbet, donc, mais propose une balade augmentée, au coeur même du paysage somptueux qui a inspiré l’artiste à la fin de sa vie.

Les années suisses de Courbet ont été longtemps négligées par l’histoire de l’art. En 2014, une vaste exposition organisée au Musée Rath de Genève, avec près de 70 peintures, a démontré avec brio tout l’intérêt de cette période. Deux ans plus tard, c’est une Vue du Léman datant de 1876 qui est retrouvée au musée de Granville, en Normandie. Avec ce parcours proposé par la ville de La Tour-de-Peilz, voilà donc posé un jalon supplément­aire dans ce nécessaire mouvement de réhabilita­tion.

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