Le Temps

L’équipe de Suisse au pied du mur

- LIONEL PITTET @lionel_pittet

La sélection de Vladimir Petkovic accueille la République d’Irlande, ce mardi soir, au Stade de Genève

Un match capital pour l’équipe de Suisse afin de se remettre sur les rails qui mènent à l’Euro 2020. Défaite interdite sous peine de barrages

Match capital pour la Nati ce mardi à Genève. Face à la République d’Irlande, elle doit gagner pour se remettre bien droit sur les rails qui mènent à l’Euro 2020

C’est l’histoire du nouveau riche qui a fait fortune rapidement et que le cauchemar de tout perdre réveille la nuit.

L’équipe de Suisse est-elle aussi redoutable que le laisse supposer sa onzième place au classement FIFA, ses qualificat­ions aux quatre dernières éditions de la Coupe du monde et sa participat­ion au carré final de la première Ligue des nations de l’UEFA? Ou n’est-elle encore que la sélection d’un petit pays de football, qui n’a participé qu’à quatre des quinze éditions de l’Euro et qui fut absente de tous les grands rendez-vous entre 1996 et 2004?

Ces questions flotteront dans l’air alors que les hommes de Vladimir Petkovic accueillen­t la République d’Irlande, ce mardi à 20h45 au Stade de Genève. Une victoire et ils n’auraient plus qu’à vaincre les faibles formations de Gibraltar et de la Géorgie pour valider leur ticket pour l’Euro 2020. Une défaite et ils seraient pratiqueme­nt condamnés à passer par des barrages à haut risque pour être de la fête. Un nul pourrait suffire à leurs affaires, mais personne ne misera sur pareille spéculatio­n.

Pour son deuxième match à domicile consécutiv­ement disputé en terres romandes, voilà donc la Nati à la croisée des chemins. Cela promet aux 22 000 personnes qui ont déjà pris leur billet (sur 26 000 places disponible­s) une soirée de suspense. Mais que Yann Sommer et ses coéquipier­s en soient réduits à de tels calculs d’apothicair­e à ce stade témoigne d’une campagne éliminatoi­re qui ne se passe pas comme prévu. Il était clair qu’il y avait dans le groupe D trois équipes pour deux tickets qualificat­ifs, et le gardien a beau dire que «tout le monde savait qu’en décrocher un ne serait pas chose facile», personne ne pensait non plus que la Suisse se retrouvera­it pareilleme­nt dos au mur. Le constat est implacable: elle n’a remporté aucune de ses trois premières confrontat­ions contre ses adversaire­s directs, soit le Danemark (un nul, une défaite) et l’Eire (un nul).

Problèmes connus

Les maux sont diagnostiq­ués. Il y a d’abord la mauvaise habitude, prise depuis un match maîtrisé pendant 80 minutes contre la formation scandinave en mars dernier, de s’effondrer en fin de rencontre. Ce soir-là, la Nati menait 3-0 à quatorze minutes du terme avant d’encaisser trois buts. Depuis, elle n’a cessé de craquer dans les derniers instants de ses rencontres, jusqu’au 1-0 fatidique concédé à la 84e face au Danemark, encore, samedi à Copenhague. Ces goals encaissés sur le tard sont dans tous les esprits. Cela ne suffit pas encore à les éviter.

Il y a ensuite un problème récurrent de plus longue date: la peine éprouvée à conclure. «Nous sommes très bien organisés défensivem­ent, et nous nous créons des occasions de marquer. On doit continuer dans ce sens, jusqu’à ce que ça paie», souligne le milieu de terrain Granit Xhaka. Vladimir Petkovic concède lui aussi «des difficulté­s à concrétise­r», tout en insistant sur la nécessité de «se concentrer sur tout ce qu’il y a de positif dans nos prestation­s».

Le crédit de Petkovic

Contre la République d’Irlande, «le match sera décisif pour les deux équipes», rappelle le sélectionn­eur. Il sait qu’il y jouera aussi une partie de son crédit. «Dans le football, il y a toujours un moment où les hommes sont remis en question. Ce n’est pas anormal, même si en ce qui me concerne c’est assez souvent le cas… Mais quoi qu’il arrive, ce ne sera pas le match de Petkovic, mais celui de l’équipe de Suisse.» Une équipe de Suisse qu’il a hissée haut dans la hiérarchie du football mondial depuis septembre 2014. Et dont les membres espèrent chasser les cauchemars de déclasseme­nt en s’imposant à Genève. ■

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