LE DANGER DE LA PRIVATISATION DES ID

L’article de Boris Busslinger (LT du 09.10.2019) pose de bonnes questions: voulons-nous que notre identité numérique soit gérée par une société privée dont la pérennité n’est jamais garantie?

Mais un autre problème se pose: le rassemblement des codes d’identification auprès des banques, assurances, impôts, etc. […] Du moment que cet identifiant est piraté […], ce sont tous nos accès en Suisse qui seront menacés. Des identifications spécifiques avec des mots de passe différents pour chaque site en ligne limitent les dégâts à une seule connexion en cas de vol de données du site en question.

D’autre part, SwissSign ne fonctionne que pour la Suisse. Aucune connexion depuis un site étranger n’est prise en charge par ce système […]. L’utilisation de SwissID imposée par La Poste nous a permis de constater rapidement que ce système […] ne dispense en aucune manière de gérer par d’autres canaux les logins qui ne se situent pas en Suisse.

SwissSign impose la connexion en deux temps: donner d’abord son e-mail, puis, sur la page suivante, son mot de passe. L’utilisation d’un gestionnaire de mots de passe depuis son ordinateur ou son smartphone est de ce fait impossible, alors qu’il existe nombre de gestionnaires efficaces qui permettent de stocker ses données de connexions localement et de manière très sûre. Cela évite ainsi qu’elles soient rassemblées chez une entreprise privée sur laquelle nous n’avons aucun droit de regard.

La privatisation de services publics, comme La Poste et les télécommunications, nous a déjà exposés à des problèmes inédits tel que le refus de distribuer le courrier à des fermes isolées. […] La privatisation de la gestion des données d’identification des habitants de notre pays est une très mauvaise idée. S’il fallait une preuve que les membres du parlement ne maîtrisent pas l’informatisation et ce qu’elle implique pour leurs administrés, cette décision en est manifestement une.