Le Temps

LE BLUES D’HIPPOCRATE

- ANNE-CLAIRE GALLAY, MORGES LECTEURS@LETEMPS.CH

Divers soucis de santé m’ont amenée à consulter ces derniers mois. Durant les entretiens et au hasard des conversati­ons, j’ai peu à peu découvert que les médecins vivaient une situation très douloureus­e et totalement révoltante.

Je suis indignée par ce que j’ai entendu. Un extrait: «Je n’ose rien dépenser de ce que je gagne parce que les assurances peuvent contester, et ce jusqu’à cinq ans en arrière, un soin que j’aurais prescrit et me demander de le rembourser entièremen­t. Certains de mes collègues se sont retrouvés avec des dizaines de milliers de francs de dettes et ont dû mettre la clé sous la porte.»

Un autre déclare: «Les assurances décident du nombre de fois que je dois voir un patient, de la durée de la séance et des médicament­s que je dois prescrire. Et sous la pression des laboratoir­es pharmaceut­iques, les assurances décident de ne plus rembourser tel ou tel médicament» […]

«J’aime la médecine, vraiment! Mais je n’en peux plus, soupire son homologue. Je passe plusieurs heures le soir à effectuer des tâches administra­tives. Je dois tout justifier. J’ai mis à l’arrêt pour une semaine une patiente épuisée et l’assurance me demande de remplir des pages et des pages pour justifier cette décision.»

[…] Si notre santé était vraiment la préoccupat­ion principale de nos «chères» assurances, elles ne persécuter­aient pas, aussi violemment, celles et ceux qui ont pour vocation de nous soigner. Médecins, défendez-vous!

Vos commentair­es sont les bienvenus! Vos lettres ne doivent pas excéder 1500 signes (espaces compris).

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