Métamorphoses horlogères
Le salon du bout du lac continue sa métamorphose. En 2020, il va lancer officiellement le concept de «semaine horlogère genevoise» mais aussi changer de nom et de formule
Changement de dates, de nom et de formule en 2020: le Salon international de la haute horlogerie de Genève poursuit sa métamorphose. Avec une innovation de taille: le salon genevois prendra ses quartiers en ville. De son côté, Baselworld se met à l’heure du multipack
De «gros changements» à «tous les niveaux». Fabienne Lupo, présidente de la Fondation de la Haute Horlogerie (FHH), assure que l'édition 2020 du Salon international de la haute horlogerie (SIHH) ne sera pas comme les autres. Et pour cause: dès l'année prochaine, l'événement horloger genevois ne va pas seulement changer de dates pour coïncider avec la foire de Bâle, mais il va aussi changer de nom, de formule et d'audience. Car, comme le dit Fabienne Lupo, «en 2019, un salon horloger ne peut plus se résumer à des montres dans des vitrines». Presque tous les salons et foires du monde connaissent actuellement une mue similaire.
Principale nouveauté, entre le 25 et le 29 avril 2020, il n'y aura donc pas seulement un événement horloger à Palexpo (destiné aux professionnels de la montre) mais également dans le centre-ville de Genève (destiné, lui, au grand public). Soutenue par la ville et le canton, cette formule baptisée «In the city» verra ainsi fleurir les «expositions, parcours initiatiques, ateliers d'initiation à l'horlogerie, visite de manufacture, conférences et rencontres avec les acteurs du monde horloger, etc.» au centre-ville. Et plus particulièrement autour du pont de la Machine, où la FHH installera son quartier général dès le 1er novembre prochain.
Rolex et Patek Philippe absents
Ce projet – qui n'est pas sans rappeler ce qui se fera à La Chaux-de-Fonds lors de la prochaine Biennale horlogère début novembre – concrétise ainsi la vieille idée de «semaine horlogère genevoise» dans les tiroirs depuis de nombreuses années et dont l'objectif est de «faire entrer la haute horlogerie dans le centre-ville». A cette occasion, la FHH a réussi à rassembler autour d'elle différentes entités comme la Fédération horlogère ou le Musée d'art et d'histoire.
En revanche, les plus grands acteurs de l'industrie comme Rolex ou Patek Philippe – s'ils étaient pressentis pour participer d'une façon ou d'une autre aux projets précédemment dessinés – ne feront finalement pas partie de l'événement. «Pour l'heure, les marques qui y participeront sont les mêmes que celles qui tiennent salon à Palexpo», note Fabienne Lupo. En d'autres termes, la quasi-totalité des entreprises du groupe genevois Richemont, du groupe Kering (Girard-Perregaux et Ulysse Nardin) et quelques indépendants (Hermès, MB&F, etc.).
Un nom «qui convient mieux»
En 2020, le SIHH poursuivra par ailleurs sa métamorphose en changeant de nom pour «Watches & Wonders Geneva». «SIHH était un nom trop orienté business et difficile à prononcer, confesse Fabienne Lupo. Watches & Wonders possède une dimension d'émerveillement, de découverte et d'excellence qui convient mieux à notre projet.» Ce nom n'est en fait qu'à moitié nouveau puisque c'est celui d'autres événements déjà organisés par la FHH dans d'autres parties du monde. «Nous envisageons d'ailleurs de poursuivre les «Watches & Wonders» à Miami mais aussi dans d'autres parties du monde dès 2020», promet Fabienne Lupo.
Enfin, le salon met fin à son expérience d'ouverture au grand public durant la dernière journée. «Personne n'en était vraiment satisfait. Si quelqu'un veut vraiment venir à Palexpo, il pourra s'offrir un ticket à 300 francs qui donne accès à tous les services du salon. Pour les autres, qui veulent juste goûter à la haute horlogerie, les activités grand public proposées au centre-ville seront gratuites et plus accessibles.»