Faut-il toujours plus d’accords de libre-échange?
«Outre la voie bilatérale avec l’UE, les accords de libre-échange (ALE) sont le bon moyen d’établir des relations économiques étroites avec les autres partenaires», répond le PDC. Le PLR et l’UDC s’en font les plus grands avocats. «En tant qu’économie axée sur l’exportation, il faut absolument conclure de nouveaux accords», soulignent les libéraux-radicaux. «En tant qu’économie fortement axée sur l’exportation, avec un marché intérieur très petit, nos entreprises ont besoin de bonnes conditions-cadres afin de pouvoir vendre leurs produits à l’étranger sans obstacle, ajoute le PLR. Les ALE facilitent l’exportation en réduisant les barrières au commerce.»
«Toute augmentation des exportations suisses contribue à améliorer la situation économique des entreprises et d’assurer des conditions de travail favorables pour les employés», renchérit l’UDC. Le PDC affirme qu’il faut activement conclure de nouveaux accords pour éviter de dépendre d’un petit nombre de partenaires.
Les Socialistes et les Verts sont beaucoup plus nuancés. Ils ne sont pas contre, mais ils ne courent pas derrière les ALE à tout prix. «S’ils sont équitables, apportent un progrès en matière de durabilité et respectent les standards environnementaux et sociaux, démontrés par une étude d’impact, nous sommes favorables», disent les Verts. Le PS veut juger chaque accord selon les réponses à deux questions. Représente-t-il de la valeur ajoutée? Comment cette valeur ajoutée est-elle partagée? «Si un accord comme celui que le Conseil fédéral a négocié avec le Mercosur, qui est synonyme de destruction de l’environnement en Amazonie, nous sommes clairement opposés», défie le PS.
Dès lors, PS et Verts entendent maintenir la pression en ce qui concerne l’ALE que la Suisse et ses partenaires de l’AELE ont négocié cet été avec le Mercosur. Cet accord doit encore être signé par les responsables politiques, vraisemblablement en janvier 2020. En Suisse, il devra par la suite obtenir l’aval du parlement. Les deux partis ont déjà menacé de s’y opposer par référendum non seulement s’il ne respecte pas les standards sociaux et environnementaux, mais aussi s’il ne prévoit pas de mécanisme de vérification lors de sa mise en oeuvre. Le Conseil fédéral espère une entrée en vigueur en 2021.
▅