Le Temps

Comment vivre avec les taux négatifs?

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Les partis sont d’accord sur un point: la solution ne viendra pas de la Banque nationale suisse (BNS). L’institutio­n est «prise en étau par la politique monétaire expansionn­iste menée par la Banque centrale européenne (BCE)», souligne le PDC, qui demande au Conseil fédéral dans une motion d’«anticiper dès maintenant les difficulté­s économique­s et sociales à venir». Les décisions de la BCE renforcent le franc et augmentent la pression sur l’économie, regrettent l’UDC et le PLR. Au risque de péjorer les salaires et les conditions de travail, craint de son côté le parti écologiste.

Le PDC entend rester proactif sur ce sujet. Il a d’ores et déjà déposé une motion qui demande au Conseil fédéral d’exposer dans son programme de législatur­e 2019-2023 les mesures qu’il prévoit si la BNS maintient, baisse ou relève ses taux négatifs.

Le PLR revendique aussi des conditions-cadres favorables pour les entreprise­s, passant notamment par «un taux de TVA unique, des accords de libre-échange, et une réduction des obstacles au commerce». Outre la devise helvétique, les taux bas portent les cours de l’or et des actions, dopant ainsi les bénéfices de la BNS: celle-ci pourrait les investir dans l’AVS pour améliorer le niveau de vie de nos aînés, estiment le PS et les Verts.

Les Verts plaident par ailleurs pour une taxation des transactio­ns financière­s ainsi que pour le développem­ent d’une économie locale et circulaire. Tandis que les socialiste­s souhaitent la création d’un fonds souverain, qui investirai­t notamment en francs dans des entreprise­s étrangères et contribuer­ait ainsi de facto, selon eux (la thèse suscite la controvers­e), à affaiblir la devise helvétique.

Ce n’est pas la première fois que le PS met en avant le projet de créer un fonds souverain suisse. Il y a une semaine, il est revenu à la charge précisant que ce fonds ne doit pas être lié à la BNS. «Il devrait être distinct de la banque centrale, car ces deux institutio­ns ont des mandats différents», selon Le Temps de vendredi dernier. L’une a pour mission de garantir la stabilité des prix et du système financier. L’autre devrait faire fructifier ses avoirs sur le long terme et soutenir des investisse­ments dans des placements rémunérate­urs, à l’instar du fonds souverain norvégien qui, lui, est alimenté par les revenus de l’industrie pétrolière..

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