Les Airbus de Swiss sont de nouveau en piste
La compagnie aérienne annonce une reprise normale du trafic pour ce jeudi déjà. Un incident moteur, mardi matin, l’avait obligée à immobiliser ses 29 Airbus A220 pour des examens. Les réacteurs de nouvelle génération mis en cause présentent des dysfonctionnements déjà observés sur d’autres modèles
Mercredi après-midi, 20 des 29 avions A220 de Swiss avaient été vérifiés, sans détecter d’anomalie. Suite au troisième incident moteur en trois mois, mardi matin, la compagnie avait décidé de rappeler tous ses appareils pour une inspection approfondie. Un avion effectuant la liaison entre Londres et Genève avait dû se dérouter vers Paris. Les avions déjà contrôlés reprennent progressivement la voie des airs. «Nous nous attendons toujours à un retour à la normale dans le courant de la journée de jeudi», a indiqué mercredi une porte-parole de Swiss.
Ces opérations de vérification ont entraîné l’annulation d’une centaine de vols bloquant plusieurs milliers de personnes. «Au total, 10000 passagers ont été touchés, 7000 mardi et 3000 mercredi», précise la porte-parole. La compagnie a mis en place un numéro d’urgence pour répondre aux interrogations des voyageurs.
Des problèmes récurrents
Le moteur mis en cause est fabriqué par l’américain Pratt & Whitney. Il appartient à une nouvelle génération de réacteurs. «Ils sont conçus pour réduire la consommation de kérosène. Sur ce point, ils fonctionnent plutôt bien puisqu’ils consomment 20% de carburant en moins, précise Pascal Kümmerling, spécialiste de l’aéronautique et blogueur au Temps. L’un des problèmes, c’est que cette nouvelle technologie provoque plus de vibrations au niveau du moteur.» Environ 80 avions de ce modèle sont actuellement en circulation.
Cependant, des moteurs du même type équipent une centaine d’A320neo. En mars 2018, les compagnies indiennes IndiGo et GoAir avaient connu avec ces avions des problèmes similaires à ceux rencontrés par l’A220. Le régulateur indien avait immobilisé une dizaine d’appareils, le temps de procéder à des examens des réacteurs.
«Swiss est la première compagnie à avoir mis en service l’A220, donc celle qui a le plus d’heures de vol. On commence à observer ces problèmes au bout d’un millier d’heures, précise Pascal Kümmerling. Il existe une directive, aujourd’hui, pour que tous les avions soient contrôlés après 2000 heures de vol.» D’autres compagnies utilisant ces avions, comme la lettonne AirBaltic ou l’américaine Delta Airlines, pourraient donc rencontrer prochainement les mêmes difficultés. «Le motoriste Pratt & Whitney travaille actuellement à un correctif», indique Pascal Kümmerling.
Enquêtes en cours
La compagnie Swiss déclare attendre les résultats des enquêtes en cours. Les investigations sur les incidents du 25 juillet, du 16 septembre et du 15 octobre concernant les appareils de l’opérateur suisse sont menées par le Conseil national de la sécurité des transports. Les enquêtes ont été déléguées par ses homologues suisse et français à l’agence américaine chargée d’investiguer sur les accidents liés à l’aviation, du fait de la nationalité du motoriste incriminé.
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