Des étudiants prennent la plume dans «Le Temps»
Ils ou elles se prénomment Tom, Lola, Franck ou Mélina. Hier, Le Temps a accueilli sept jeunes de Suisse romande, retenus après un appel sur notre site et les réseaux sociaux, pour un exercice de journalisme live. Ils ont planché sur une problématique, sont allés sur le terrain, ont contacté des experts, cherché des témoignages. Au final, sept articles qui embrassent des thématiques ausi diverses que la résilience face à la violence, la question Greta Thunberg ou encore le gaspillage alimentaire.
A l’heure où les conflits armés touchent principalement des civils, la psychotraumatologie vise à aider les victimes de violences à reprendre une vie normale
Le travail sur un traumatisme se fait en plusieurs stades. On s’assure tout d’abord que le patient se trouve en sécurité physique. Puis, on cherche avec lui comment il peut s’apaiser. Ces étapes sont essentielles. «Sans un minimum de sécurité et d’auto-apaisement, la personne peut se retrouver encore plus mal qu’avant», explique Melody Tenud, psychologue à Lausanne. «Pousser quelqu’un à parler peut avoir des effets négatifs.» Car raconter une expérience brutale peut la faire revivre au narrateur. S’occuper de victimes de guerre implique de comprendre leur culture. «Le psychologue doit saisir d’où vient la personne, ce que l’on attend d’elle dans sa culture de référence et sa conception de la normalité», explique Melody Tenud. Un exercice qui peut se révéler complexe quand les patients ne voient pas l’intérêt de parler du passé. «Certains d’entre eux trouvent cela superflu. Ils souhaitent régler ce qui se passe dans le présent: leur crise d’angoisse, ce cauchemar qui revient. Il s’agit d’une forme d’évitement, de mise à distance pour se protéger de manière inconsciente.»
Dans ce genre de situation, des pratiques artistiques peuvent apporter une aide précieuse. Elles permettent de se libérer, d’exprimer des pensées inconscientes. La psychologue trouve l’art intéressant «car c’est un processus à la fois individuel et universel, un bout de soi et un bout de monde». Les médias doivent-ils se garder d’interviewer des personnes traumatisées? Non, mais ils pourraient aborder le sujet de la violence de manière plus constructive, répond Melody Tenud. «On peut mettre en avant la manière dont les personnes s’en sont sorties, plutôt que de détailler les tortures qu’elles ont subies.»
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«On peut mettre en avant la manière dont les personnes s’en sont sorties, plutôt que de détailler les tortures qu’elles ont subies»
MELODY TENUD, PSYCHOLOGUE À LAUSANNE
Mélina Froidure, 20 ans: «J’ai étudié à l’Université de Genève et je fais un stage au «Courrier». J’aime organiser des soirées disco.»