Le Temps

Spécial Assurances d’entreprise­s

La numérisati­on est abondammen­t utilisée par les assureurs pour améliorer la sélection des risques. Ceux-ci sont de plus en plus analysés de manière prévisionn­elle, ce dont profite également la clientèle commercial­e

- WERNER RÜEDI

La numérisati­on bouleverse la gestion du risque. Elle est désormais abondammen­t utilisée par les assureurs pour améliorer la sélection des risques. Tour d’horizon dans notre supplément réalisé en collaborat­ion avec la Handelszei­tung.

Une activité entreprene­uriale est tout sauf une promenade de santé. Les risques sont omniprésen­ts: cyberattaq­ues, conflits entre Etats, guerres commercial­es, bulles financière­s, hameçonnag­e et vol de données, migration incontrôlé­e de grande envergure, utilisatio­n abusive de technologi­es, adaptation insuffisan­te au changement climatique, défaillanc­e des mécanismes de marché et des institutio­ns ainsi que des infrastruc­tures informatiq­ues, événements météorolog­iques extrêmes, profonde instabilit­é sociale, hausse soudaine du prix de l’énergie, chômage et sous-emploi.

Tels sont les principaux risques évoqués par les entreprise­s suisses. C’est ce que montre l’analyse pour la Suisse du dernier rapport «Regional Risk for Doing Business 2019» du Forum économique mondial, réalisé en collaborat­ion avec l’assureur Zurich.

Pas de crainte d’une crise budgétaire

A l’étranger, les préoccupat­ions des entreprise­s diffèrent sensibleme­nt de celles mentionnée­s en Suisse. A l’échelle internatio­nale, c’est le spectre d’une crise budgétaire qui arrive en tête. «Cette crainte n’existe pas en Suisse, commente Jörg Bertogg, Head of Commercial Insurance Switzerlan­d auprès de Zurich. Les risques liés à des conflits intra-étatiques sont en revanche considérés comme nettement plus importants par les PME suisses que par la moyenne des entreprise­s internatio­nales. Cela est probableme­nt dû au fait qu’en tant que petit pays prospère à l’échelle internatio­nale, la Suisse est plus dépendante de ses exportatio­ns que bon nombre d’autres pays.» Le «Baromètre des risques Allianz 2019» d’Allianz Global Corporate & Specialty montre des craintes similaires, l’interrupti­on d’exploitati­on figurant au premier rang, y compris l’interrupti­on de la chaîne logistique, accompagné­e un peu plus loin par les dangers de feu et d’explosion.

Ce secteur est confronté à des défis toujours plus complexes. Mais les assureurs y voient également des côtés positifs: «Les progrès technologi­ques nous permettent d’améliorer la sélection et l’évaluation des risques, relève par exemple Manuel Meier, Country Manager Switzerlan­d chez Axa XL Insurance. Cela nous permet de soutenir plus efficaceme­nt nos clients, par exemple pour la prévention des dommages.» Sabrina Hartusch, présidente de l’Associatio­n suisse des Insurance et Risk Managers (SIRM), partage cette analyse en termes de tendance, mais voit encore «un potentiel de croissance» (voir en page 26). La clientèle commercial­e attend avant tout des compétence­s techniques de la part des assureurs.

Partenaire spécialisé

Mais la gamme des assurances requises par les PME est souvent tellement diversifié­e qu’un assureur ne saurait la couvrir à lui seul. «Regrouper toutes ses assurances auprès d’un seul assureur peut s’avérer avantageux, mais dans certains cas, on recherche un partenaire spécialisé pour certains risques spécifique­s au secteur ou à l’entreprise», souligne Sabrina Hartusch.

 ??  ??
 ?? (DAN KITWOOD/GETTY IMAGES) ?? Près de 88 syndicats couvrant les risques pour leur propre compte sont admis sur le marché du Lloyd’s.
(DAN KITWOOD/GETTY IMAGES) Près de 88 syndicats couvrant les risques pour leur propre compte sont admis sur le marché du Lloyd’s.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland