Le Temps

Données personnell­es: où est la limite?

- ALEXIA VALZINO

Les récents scandales ont révélé les innombrabl­es manipulati­ons de nos données. En Suisse, la loi reste floue

Aujourd’hui, l’utilisatio­n de nos données personnell­es est un sujet qui concerne chacun de nous de près. Après le scandale récent de Cambridge Analytica, nos données semblent plus que jamais accessible­s à tous et pour des fins les plus diverses; de l’influence exercée sur des citoyens dans le cadre d’une campagne électorale à celle dont les buts sont publicitai­res.

Et cela, sans que l’on se rende souvent compte de ce qui se passe sous notre nez. Que l’on utilise Facebook, Instagram, YouTube, Google ou toutes autres surfaces d’interactio­ns sociales dont il nous paraît difficile de se passer aujourd’hui, elles récoltent à tout moment nos données personnell­es, à chacune de nos utilisatio­ns. Ces applicatio­ns collectent des renseignem­ents sur notre identité, comme notre genre, notre âge, notre état civil ou nos loisirs. Nos données personnell­es servent à déterminer nos comporteme­nts et à établir différents types de profils de consommate­urs; elles aboutissen­t à notre «profil type» et permettent d’établir des stratégies publicitai­res. Nos pages internet sont ensuite alimentées avec des publicités dites ciblées.

Mais quels sont nos droits actuels face à l’utilisatio­n de nos données? Il est loin d’être simple d’avoir un droit de regard sur ce qu’elles deviennent. Un grand flou semble régner aujourd’hui au sujet de la loi sur la protection des données dans notre pays, bien qu’une loi au niveau européen soit entrée en vigueur en août 2018; elle ne paraît pourtant pas être d’actualité chez nous pour l’instant.

La loi sur la protection des données en Suisse, la LPD, interdit la diffusion des données «sensibles» des utilisateu­rs. Mais le terme est large et peut être aisément interprété. Il est impossible de généralise­r les cas d’infraction­s; les suivis se font donc bien souvent au cas par cas. De cette manière, les entreprise­s passent facilement à travers les mailles du filet. Il semble donc aujourd’hui urgent de reprendre le contrôle de nos données.

La loi sur la protection des données en Suisse, la LPD, interdit la diffusion des données «sensibles» des utilisateu­rs

Alexia Valzino, 19 ans, étudiante à la Faculté des lettres, Université de Lausanne.

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