Droit de vote à 16 ans: le débat avant les élections
Quelle place pour les jeunes dans l’espace politique aujourd’hui? Est-il possible de se projeter sur un vote à 16 ans au niveau fédéral? La parole à des candidats aux élections fédérales
Les jeunes ne veulent plus être ignorés. C’est en tout cas ce qu’ils ont démontré à travers les différents mouvements pour le climat en Suisse cette année. Et même si tous les bords de la société n’y étaient pas représentés, on ne peut nier l’impact de ces marches sur les esprits des jeunes Suisses et Suissesses. Les adolescents ont fait preuve de réflexion et d’action face à des sujets sur lesquels on ne les attendait pas. Chanceux seront ceux qui, ayant déjà atteint l’âge adulte, pourront se prononcer dimanche aux élections. Mais qu’en est-il des plus jeunes ne pouvant pas encore y participer? N’ont-ils pas prouvé qu’ils ont l’envie et la motivation de s’investir plus? C’est en tout cas l’avis de Cynthia Illi, jeune Verte vaudoise: «On leur enlève un des moyens les plus importants de se mobiliser alors qu’ils sont plus engagés qu’une grande partie de la société dite plus «mature.» Les jeunes Verts souhaitent d’ailleurs proposer un droit de vote à 14 ans. Elle s’interroge: «Si les jeunes ont assez de maturité pour s’intéresser à la politique et souhaitent même se présenter, pourquoi bloquer leurs droits?» Un avis partagé par la jeune socialiste genevoise Berfin Açig. Elle souligne le nombre croissant de responsabilités, notamment professionnelles, mises sur les épaules des jeunes adolescents, et ne comprend pas pourquoi le droit de vote n’en est pas déjà une autre.
L’opinion du PLR vaudois Sébastien Kulling est plus nuancée. Il n’est pas convaincu de l’implication des jeunes dans l’appareil démocratique d’aujourd’hui: «Les jeunes s’impliquent dans des causes auxquelles ils peuvent s’identifier et non dans la politique en elle-même.» Selon lui, cela amène une dimension et une discussion intéressantes à la politique, celle-ci se reconfigurant à chaque cause avancée.
Le jeune UDC genevois David Dournow quant à lui est plus tranché sur la question et souhaite maintenir le droit de vote à 18 ans, voire même le monter à 20 ans. Un jeune entre 16 et 18 ans est, pour lui, trop influençable pour pouvoir voter.
▅ Malko Kehtari, 20 ans: «Je suis étudiant en relations internationales. J’aime la politique et mes chats.»
«On leur enlève un des moyens les plus importants de se mobiliser alors qu’ils sont plus engagés qu’une grande partie de la société dite plus «mature»
CYNTHIA ILLI, JEUNE VERTE VAUDOISE