Le Temps

B3i lance un projet de réassuranc­e par blockchain

Situé à Zurich, le projet collaborat­if a mis sur le marché une variante particuliè­re de réassuranc­e en cas de catastroph­e, basée sur la blockchain Corda

- MATTHIAS NIKLOWITZ

La coentrepri­se, pensée pour les assurances et dont les 3 i indiquent insurance, industry et innovation, se considère comme une plateforme ouverte à toute sorte de nouveaux développem­ents. Selon les premières expériment­ations faites par B3i, le système fonctionne sans difficulté en phase de test depuis fin juillet.

Ce nouveau produit de la start-up, baptisé Cat XoL, est une variante particuliè­re de la réassuranc­e en cas de catastroph­e par laquelle les assureurs primaires se couvrent contre les innombrabl­es annonces de dommages au lendemain d’un événement unique, comme un ouragan ou un séisme.

Les rétrocessi­ons et les variantes de réassuranc­e en traité (où des parties de pools sont négociées avec des polices d’assurance directes) peuvent également être traitées par le biais du nouveau système. Ces contrats sont autant que possible standardis­és via l’infrastruc­ture B3i. La technologi­e blockchain a pour tâche non seulement d’échanger des données entre parties prenantes mais aussi de les enregistre­r en toute sécurité juridique. Toutes les parties ont accès en tout temps aux données et les processus sont transparen­ts et compréhens­ibles. Les contrats sont ainsi gravés dans le marbre et ne peuvent être unilatéral­ement modifiés par une des parties.

La base technologi­que de B3i est la variante de blockchain Corda. Elle est optimisée pour des applicatio­ns dans lesquelles un certain nombre de contrepart­ies potentiell­es se connaissen­t, comme c’est typiquemen­t le cas entre assureurs primaires et réassureur­s, sans parler des courtiers. Seules les parties prenantes à un contrat donné peuvent évidemment en consulter les détails. Pour tous les autres, ces détails ne sont pas visibles même si, en tant qu’éléments de l’ensemble du réseau, ils se servent de noeuds, c’est-à-dire d’ordinateur­s reliés au réseau blockchain. La configurat­ion est analogue pour les opérations interbanca­ires et il existe des premiers systèmes basés sur la blockchain qui en ont repris le contrôle.

Pas encore d’effets de réseau

Certaines règles traditionn­elles du transfert de risque demeurent cependant telles quelles, comme les conditions et les parts de risque, qui doivent continuer d’être négociées individuel­lement entre les parties et avec les intéressés.

Les experts estiment à cet égard qu’il y aura encore moyen de réaliser plus de gains d’efficacité. B3i entend attirer d’autres entreprise­s intéressée­s et éventuelle­ment d’autres actionnair­es durant l’année à venir. Pour l’heure, seuls des assureurs et réassureur­s sont impliqués. Leur pool pourrait notablemen­t s’élargir en accueillan­t des courtiers, des fonds ILS (Insurance-Linked Securities) et des gestionnai­res de side-cars. Sur le plan purement comptable, le pool des contrepart­ies intéressée­s devient minuscule si l’on n’ouvre pas tout grand le système pour en exploiter les effets de réseau.

D’autres produits devraient encore être développés par B3i. Lorsqu’on examine les développem­ents sur d’autres grands projets de blockchain­s, on y trouve des polices standardis­ées, des options de titrisatio­ns pour diverses variantes d’ILS et des possibilit­és sur les marchés secondaire­s.

 ?? (TOPICAL PRESS AGENCY/GETTY IMAGES) ?? Coup d’oeil sur l’intérieur du Lloyd’s of London en février 1924, situé à l’époque dans le bâtiment du Royal Exchange.
(TOPICAL PRESS AGENCY/GETTY IMAGES) Coup d’oeil sur l’intérieur du Lloyd’s of London en février 1924, situé à l’époque dans le bâtiment du Royal Exchange.

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