B3i lance un projet de réassurance par blockchain
Situé à Zurich, le projet collaboratif a mis sur le marché une variante particulière de réassurance en cas de catastrophe, basée sur la blockchain Corda
La coentreprise, pensée pour les assurances et dont les 3 i indiquent insurance, industry et innovation, se considère comme une plateforme ouverte à toute sorte de nouveaux développements. Selon les premières expérimentations faites par B3i, le système fonctionne sans difficulté en phase de test depuis fin juillet.
Ce nouveau produit de la start-up, baptisé Cat XoL, est une variante particulière de la réassurance en cas de catastrophe par laquelle les assureurs primaires se couvrent contre les innombrables annonces de dommages au lendemain d’un événement unique, comme un ouragan ou un séisme.
Les rétrocessions et les variantes de réassurance en traité (où des parties de pools sont négociées avec des polices d’assurance directes) peuvent également être traitées par le biais du nouveau système. Ces contrats sont autant que possible standardisés via l’infrastructure B3i. La technologie blockchain a pour tâche non seulement d’échanger des données entre parties prenantes mais aussi de les enregistrer en toute sécurité juridique. Toutes les parties ont accès en tout temps aux données et les processus sont transparents et compréhensibles. Les contrats sont ainsi gravés dans le marbre et ne peuvent être unilatéralement modifiés par une des parties.
La base technologique de B3i est la variante de blockchain Corda. Elle est optimisée pour des applications dans lesquelles un certain nombre de contreparties potentielles se connaissent, comme c’est typiquement le cas entre assureurs primaires et réassureurs, sans parler des courtiers. Seules les parties prenantes à un contrat donné peuvent évidemment en consulter les détails. Pour tous les autres, ces détails ne sont pas visibles même si, en tant qu’éléments de l’ensemble du réseau, ils se servent de noeuds, c’est-à-dire d’ordinateurs reliés au réseau blockchain. La configuration est analogue pour les opérations interbancaires et il existe des premiers systèmes basés sur la blockchain qui en ont repris le contrôle.
Pas encore d’effets de réseau
Certaines règles traditionnelles du transfert de risque demeurent cependant telles quelles, comme les conditions et les parts de risque, qui doivent continuer d’être négociées individuellement entre les parties et avec les intéressés.
Les experts estiment à cet égard qu’il y aura encore moyen de réaliser plus de gains d’efficacité. B3i entend attirer d’autres entreprises intéressées et éventuellement d’autres actionnaires durant l’année à venir. Pour l’heure, seuls des assureurs et réassureurs sont impliqués. Leur pool pourrait notablement s’élargir en accueillant des courtiers, des fonds ILS (Insurance-Linked Securities) et des gestionnaires de side-cars. Sur le plan purement comptable, le pool des contreparties intéressées devient minuscule si l’on n’ouvre pas tout grand le système pour en exploiter les effets de réseau.
D’autres produits devraient encore être développés par B3i. Lorsqu’on examine les développements sur d’autres grands projets de blockchains, on y trouve des polices standardisées, des options de titrisations pour diverses variantes d’ILS et des possibilités sur les marchés secondaires.
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