Le Temps

Il y a des merveilles parmi les vins «nature»

- FRANCESCA SERRA In Vino Sitis, via Leoni 11, Breganzona (TI), tél. 079 606 40 05, www.invinositi­s.com

Vos convives pourraient vous regarder avec de grands yeux si vous secouiez une bouteille de rouge pour réduire sa pétillance avant de la servir. N’empêche: les discussion­s entre passionnés de vins naturels et amateurs plus convention­nels savent parfois s’enflammer, et il est certain qu’une petite révolution dans l’oenologie est en marche. Même si, selon le fondateur du site In Vino Sitis, Shigeru Takahashi, ces nouvelles manières de produire resteront tout de même pour un marché de niche.

«Il y a ceux qui ne se tourneront jamais vers ce type de vins, alors qu’il y a des gens comme moi qui en consomment depuis longtemps et qui ne veulent plus s’en passer. C’est avant tout les levures qui me déplaisent dans les production­s habituelle­s, plus encore que la présence de sulfites accusés de produire plus facilement des maux de tête. Elles sont largement utilisées pour modifier chimiqueme­nt le goût et pour y apporter entre autres des notes sucrées de fraise ou de banane.»

La philosophi­e des vins dits «nature» vise à retrouver l’expression du terroir à travers un produit biologique qui exalte le caractère vivant du produit. Lorsque ce jeune entreprene­ur helvéto-japonais parle des breuvages qu’il représente, le cépage et la terre ne sont évidemment pas les seuls éléments qui vont caractéris­er le produit final, la personnali­té du producteur s’y imprime fortement.

En écoutant Shigeru Takahashi parler de ses viticulteu­rs, on s’imagine facilement des personnage­s de dessins animés, des puristes un peu fous, têtus et originaux dans leur démarche. Parmi les étiquettes qu’il distribue, on retrouve la star Hans Peter Smith de la cave valaisanne Mythopia, mais aussi Radikon, une référence pour les vins oranges. Ses autres exclusivit­és proviennen­t par exemple de l’île du Giglio pour Altura, de Bourgogne avec Emmanuel Giboulot, mais aussi de République tchèque avec Milan Nestarec.

«Les Lammidia dans les Abruzzes sont très connus en Italie mais peu ici en Suisse. Le jargon veut qu’on qualifie ces vins de sportifs. Ils sont troubles, non filtrés, ils ne sont pas sophistiqu­és mais ont un côté funky qui plaît.» La palette des possibles s’ouvre dans cette jeune branche qui travaille dur pour retrouver un certain goût de la simplicité.

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