VINCENT RÉHABILITÉ

Enfin un article qui restitue un pan de vérité sur Vincent van Gogh (LT du 26.10.2019). Mais il reste beaucoup à faire. La première offense faite au peintre est de l’appeler van Gogh, alors qu’il ne voulait être appelé que par son prénom Vincent. On en trouve un témoignage dans une lettre à son frère Théo qui avait exposé trois de ses peintures à l’Exposition des Indépendants de 1888: «Dans la suite il faudra insérer mon nom dans le catalogue tel que je le signe sur les toiles, c. à d. Vincent et non pas Vangogh.» Mais Théo persista à faire figurer ses peintures sous le nom de van Gogh aux Indépendants de 1889 et 1890. Vincent n’était d’ailleurs connu que par son prénom, comme en témoignent des articles de presse de l’époque. Un journal d’Arles parle en 1888 des peintres séjournant dans la région et cite M. Belon, M. Stein, M. Cazil et M. Vincent, ce dernier étant le seul nommé par son prénom. Lorsqu’il se coupe l’oreille gauche, les journaux parlent d’un «peintre hollandais nommé Vincent». L’image de Vincent a été rendue méprisable, probablement dans le but de mieux valoriser le rôle de son frère Théo qui lui venait en aide. Une lettre du fils du Dr Gachet, qui avait bien connu Vincent à la fin de sa vie, écrite à Johanna, la veuve de Théo, est éloquente au sujet de cette tromperie: «Comme rirait bien Vincent s’il était possible qu’il lise ce qu’on écrit de lui: on a dit bien des bêtises et des faussetés. […] son souvenir est encore si près et on commet tant d’erreurs.»