Feu vert européen à la commercialisation d’un vaccin contre Ebola
Face à l’urgence de la situation sur le terrain, la Commission a accéléré la procédure d’autorisation pour le vaccin contre ce virus qui sévit actuellement en République démocratique du Congo
La Commission européenne a autorisé lundi la mise sur le marché d’un vaccin contre Ebola, une décision rapide ouvrant la voie à une plus large distribution d’un traitement déjà utilisé pour protéger les personnes risquant d’être infectées.
A la suite du feu vert donné par l’Agence européenne du médicament (EMA) le 18 octobre, l’exécutif européen a accordé la première autorisation sur le marché de l’Union européenne au vaccin du laboratoire américain Merck, sous le nom commercial d’Ervebo, a annoncé l’institution dans un communiqué.
Plus de 2000 morts
Depuis le début de l’épidémie en République démocratique du Congo, qui a fait quelque 2150 morts, «plus de 236000 personnes ont été vaccinées avec le vaccin rVSV-ZEBOV-GF (son nom expérimental)», selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont 60000 professionnels de santé.
Le vaccin a été administré selon une procédure dite d’«usage compassionnel», permettant d’utiliser un traitement en urgence avant son autorisation de mise sur le marché. Un deuxième vaccin est actuellement en phase d’essais cliniques en RDC, l’Ad26-ZEBOV-GP, fabriqué par la filiale belge de Johnson & Johnson, avec le soutien du programme de recherche européen Horizon 2020, souligne la Commission.
«Une avancée majeure»
«Trouver un vaccin aussi vite que possible contre ce terrible virus est une priorité pour la communauté internationale depuis qu’Ebola a frappé l’Afrique de l’Ouest il y a cinq ans. La décision d’aujourd’hui est donc une avancée majeure pour sauver des vies en Afrique et ailleurs», s’est félicité le commissaire à la Santé, Vytenis Andriukaitis.
La mise au point du premier vaccin avait débuté «en réponse» à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014-2016, expliquait en octobre l’EMA. Elle est le fruit d’une «coopération» entre différents acteurs, parmi lesquels les gouvernements de Guinée et de RD Congo, du Canada, l’OMS et Médecins sans frontières. «Le test clinique avait débuté durant l’épidémie en 2015» et avait été mené en Guinée, selon l’OMS, qui s’attend à une hausse de la demande de vaccins contre Ebola.
Un taux de mortalité élevé
L’actuelle épidémie d’Ebola est la dixième sur le sol congolais depuis 1976 et la deuxième plus grave de l’histoire après celle qui a fait quelque 11000 morts en Afrique de l’Ouest en 2014. Selon la Commission, l’épidémie en cours en RD Congo a un taux de mortalité de 67%, et plus de 3000 personnes ont été infectées depuis son début. Au vu de l’urgence de la situation, la Commission a accéléré la procédure de décision pour le vaccin, autorisant le médicament moins d’un mois après l’avis de l’EMA.
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