DE L’OBLIGATION GÉNÉRALE DE SERVIR
Dans son éditorial du 30.10.2019 «L’armée de milice n’existe plus», votre journaliste Guillaume Carel propose en substance le remplacement de l’obligation actuelle de servir dans l’armée, la protection civile ou du service civil – inscrite dans la Constitution fédérale – par une obligation générale de servir au profit de la communauté, ce qui équivaudrait dans la pratique à la suppression du principe de la conscription obligatoire plébiscité en 2013 par 73% de la population. Il en résulterait de facto la création d’une armée professionnelle dont le peuple suisse manifestement ne veut pas. Il faut savoir que le modèle proposé par l’éditorialiste a déjà été étudié sans succès à moult reprises (par exemple dans les années 1990 par la Commission d’étude SKAD présidée par feu la conseillère aux Etats Christiane Langenberger et plus récemment en 2015 par le Groupe de travail du DDPS «Obligation de servir»). L’association «Service-Citoyen.ch» annonce de son côté le lancement d’une initiative qui demande notamment aussi l’astreinte du monde féminin, une proposition d’ores et déjà combattue par des milieux directement concernés. Ce qui semble être prioritaire et politiquement réalisable à court et moyen terme afin de doter l’armée et la protection civile du personnel nécessaire à l’accomplissement de leurs missions respectives consisterait à mon avis à redéfinir les critères régissant l’accès au service civil – dans le sens de la modification législative en cours – et surtout la libération de l’obligation de servir dans l’armée pour des motifs physiques et psychiques des conscrits (voie bleue).