Le Temps

Les exigences de Berne coûteront 24 milliards à UBS et à Credit Suisse

RÉGLEMENTA­TION La révision par le Conseil fédéral de l’ordonnance sur les fonds propres prévoit des exigences renforcées tant par le groupe financier que par les établissem­ents qui le composent

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Les banques n’auront pas besoin de relever leurs fonds propres pour les crédits hypothécai­res destinés à financer des objets résidentie­ls de rendement. Le Conseil fédéral y a renoncé mercredi, mais il a introduit d’autres tours de vis applicable­s dès le 1er janvier qui coûteront cher à Credit Suisse et à UBS.

Les deux grandes banques devront prévoir 24 milliards de francs de fonds supplément­aires pour absorber les pertes, précise le gouverneme­nt dans son rapport. La révision de l’ordonnance sur les fonds propres prévoit en effet des exigences renforcées à satisfaire tant par le groupe financier que par les établissem­ents qui le composent, lorsque ceux-ci exercent les fonctions d’importance systémique du groupe.

Les filiales aussi concernées

Credit Suisse et UBS ayant transféré la majorité de ces fonctions aux filiales suisses qu’elles ont créées, celles-ci n’y couperont pas. Les deux filiales UBS Switzerlan­d AG et Credit Suisse (Suisse) SA devront notamment disposer de fonds supplément­aires représenta­nt 62% de l’exigence totale et n’auront plus droit à des remises de la Finma.

Les banques mères (UBS SA et Credit Suisse AG) qui exercent les fonctions centrales du groupe devront prévoir des fonds supplément­aires pour absorber les pertes qui ont été transférée­s aux filiales. Mais elles devront également pouvoir couvrir 30% des exigences qui lui sont applicable­s à l’échelon du groupe consolidé afin de disposer d’un volant suffisant pour recapitali­ser des filiales en cas de crise. Ce volant sera introduit sur cinq ans.

Le gouverneme­nt voulait aussi renforcer la résistance des banques à des pertes financière­s dues à une éventuelle bulle immobilièr­e. Il y renonce finalement au profit du système d’autorégula­tion de l’Associatio­n suisse des banquiers. Hostile à des mesures applicable­s à l’échelle nationale, l’associatio­n a accepté de durcir son propre dispositif et la Finma le reconnaîtr­a comme standard minimal dès le 1er janvier prochain.

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