DONNEZ-MOI ESPOIR

Chaque fin d’année, l’Organisation météorologique mondiale publie son bulletin annuel. En 2018, les émissions de CO2 ont encore augmenté. Dans la foulée, l’ONU a appelé à des mesures urgentes (une fois de plus) pour contenir le réchauffement à 1,5°C. Mais ce scénario permettant de limiter les risques à un seuil acceptable semble toujours plus improbable: pour l’atteindre, les émissions mondiales de CO2 devraient baisser de 55% d’ici à 2030, et arriver à la neutralité carbone en 2050. Sauf que depuis dix ans, elles n’ont cessé de croître.

Aujourd’hui, j’ai honte d’être un Occidental, et parfois même d’être un humain. Car la Terre retiendra seulement que nous avons commis les pires destructions. Que l’avenir de milliards d’êtres vivants est sacrifié sur l’autel du profit et du confort égoïste. J’ai honte de faire partie des 10% les plus riches de ce monde qui génèrent 50% des émissions mondiales de CO2. Honte d’habiter dans un pays dont les citoyen.ne.s ont une empreinte écologique moyenne de trois planètes. Honte de faire partie de l’espèce responsable de la 6e extinction de masse. Je ne sais pas si, dans cinquante ans, les conditions climatiques me permettront de vivre sur Terre. Si je suis encore en vie, j’ignore si je pourrai avoir accès à l’eau sans de trop grandes difficultés. Je ne sais pas si le peu de biodiversité qu’il subsistera me permettra d’avoir une alimentation saine et variée, grâce aux bons services des pollinisateurs. Mon avenir n’est plus qu’une immense incertitude. Donnez-moi espoir.