Bonne année du rat!
Cette année encore, la publication de ma rubrique de janvier coïncide avec le nouvel an chinois, ce qui me donne l'occasion de vous souhaiter une excellente année du rat. D'après l'astrologie chinoise, les rats sont intelligents et opportunistes, mais ces caractéristiques ne nous éclairent malheureusement pas beaucoup sur les perspectives économiques de l'année à venir, qui ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices.
En effet, bien que l'année du cochon qui s'achève ait, comme attendu, été prospère sur le plan financier, avec une progression de plus de 30% de la bourse chinoise, elle a aussi vu la croissance économique retomber à son plus faible niveau depuis trente ans, ce qui a alimenté les craintes d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise.
La science économique n'est guère meilleure que l'astrologie chinoise pour prédire le court terme, mais elle permet de bien anticiper les cycles longs. Dès lors, au-delà de l'année du rat, penchons-nous sur la décennie à venir, un exercice que nous réalisons chaque année chez J.P. Morgan AM dans le cadre de nos prévisions macroéconomiques et de marché à long terme.
Nous nous attendons ainsi à ce que le ralentissement de l'économie chinoise se poursuive au cours des dix-quinze prochaines années, avec une croissance qui devrait s'établir en moyenne à 4,4% par an. En revanche, nous estimons que ceci ne devrait pas empêcher la Chine de doubler son PIB par habitant et de devenir la première économie mondiale d'ici à quinze ans.
Ainsi, malgré une croissance économique plus faible, la Chine devrait rester l'un des marchés de prédilection pour les exportateurs mondiaux puisqu'elle devrait contribuer à 30% de la croissance de la classe moyenne mondiale et représenter 22% de la consommation mondiale, d'ici à 2030.
D'un point de vue financier, les marchés financiers chinois devraient également continuer à accélérer leur développement. La détention d'actifs chinois par les investisseurs internationaux est encore inférieure à 5%, contre généralement plus de 30% ailleurs. Mais l'ouverture graduelle des marchés d'actions et d'obligations chinois aux investisseurs étrangers et l'intérêt de ces derniers pour le marché domestique chinois devraient attirer plusieurs centaines de milliards de dollars de flux de capitaux au cours des prochaines années.
En conclusion, malgré une année du rat qui s'annonce incertaine, il est important que les investisseurs conservent une perspective à long terme lorsqu'ils abordent la Chine. En effet, bien qu'au cours de la prochaine décennie le ralentissement de la croissance soit inéluctable, il ne devrait pas empêcher la Chine de continuer à s'imposer sur le plan économique, en devenant la première puissance mondiale, et sur le plan financier, en internationalisant ses marchés financiers.
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