DÉMOCRATIE, RIEN NE BOUGE
L’«insoluble question entre climat et démocratie», telle que présentée dans votre article du 16 février, dépasse certainement la problématique du climat. Le fait qu’une conseillère d’Etat soit élue par moins de 18% des électeurs, mais surtout que 13% des électeurs s’affirment contre elle en faveur de candidats plus ou moins hors système ou antisystème dépasse cette question et laisse songeur… Cela d’autant qu’une part non négligeable des 68% qui n’ont pas voté ne croit plus vraiment aux outils de la démocratie représentative. Et c’est inquiétant car on voit aussi qu’outre les antisystèmes, la majorité silencieuse peut tout à coup occuper les giratoires (avec bien peu de propositions) ou ouvrir la route à des démagogues autoritaires.
Pourtant on ne sent pas un frémissement de nos élus quant à une évolution de notre démocratie représentative. Elle n’a pourtant pas toujours été comme ça et n’a pas de raisons de le rester. Pour donner deux exemples de domaines de réflexion parmi bien d’autres: en parallèle à l’évolution de la notion de commune, dont les fusions promues le sont bien souvent pour mieux répondre aux attentes consuméristes des habitants en prestations publiques (mais qui tendent finalement à favoriser ce comportement), ne faut-il pas rouvrir un champ d’action et promouvoir du contenu à la notion de quartier, de village? Autre domaine de réflexion rappelé récemment par le collectif de la grève du climat, mais aussi par la revue «Passé simple»: ne s’agirait-il pas de pondérer/d’accompagner la désignation de nos représentants (qui paraissent, en vrai ou en faux, de moins en moins nous représenter) par une part de hasard et de tirage au sort?
Ce qui inquiète, c’est surtout que l’on ne voit rien bouger auprès de nos corps constitués. «Business as usual.» Jusqu’à quand?