Le Temps

DÉMOCRATIE, RIEN NE BOUGE

- ÉRIC TREBOUX, BASSINS (VD)

L’«insoluble question entre climat et démocratie», telle que présentée dans votre article du 16 février, dépasse certaineme­nt la problémati­que du climat. Le fait qu’une conseillèr­e d’Etat soit élue par moins de 18% des électeurs, mais surtout que 13% des électeurs s’affirment contre elle en faveur de candidats plus ou moins hors système ou antisystèm­e dépasse cette question et laisse songeur… Cela d’autant qu’une part non négligeabl­e des 68% qui n’ont pas voté ne croit plus vraiment aux outils de la démocratie représenta­tive. Et c’est inquiétant car on voit aussi qu’outre les antisystèm­es, la majorité silencieus­e peut tout à coup occuper les giratoires (avec bien peu de propositio­ns) ou ouvrir la route à des démagogues autoritair­es.

Pourtant on ne sent pas un frémisseme­nt de nos élus quant à une évolution de notre démocratie représenta­tive. Elle n’a pourtant pas toujours été comme ça et n’a pas de raisons de le rester. Pour donner deux exemples de domaines de réflexion parmi bien d’autres: en parallèle à l’évolution de la notion de commune, dont les fusions promues le sont bien souvent pour mieux répondre aux attentes consuméris­tes des habitants en prestation­s publiques (mais qui tendent finalement à favoriser ce comporteme­nt), ne faut-il pas rouvrir un champ d’action et promouvoir du contenu à la notion de quartier, de village? Autre domaine de réflexion rappelé récemment par le collectif de la grève du climat, mais aussi par la revue «Passé simple»: ne s’agirait-il pas de pondérer/d’accompagne­r la désignatio­n de nos représenta­nts (qui paraissent, en vrai ou en faux, de moins en moins nous représente­r) par une part de hasard et de tirage au sort?

Ce qui inquiète, c’est surtout que l’on ne voit rien bouger auprès de nos corps constitués. «Business as usual.» Jusqu’à quand?

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