Le Temps

Groove’N’Move, épicentre des danses urbaines

- JULIE MARTI Festival Groove’N’Move, Genève, jusqu’au 15 mars. Groove-n-move.ch

FESTIVAL Pendant dix jours, la 10e édition de la manifestat­ion genevoise célèbre la culture urbaine à travers plus de 20 propositio­ns

Depuis 2011, Groove'N'Move défend la richesse artistique de la culture hip-hop. Spectacles, battles de danse, stages, ouencore projection­s sont à l'affiche de sa 10e édition. «Cette année sonne comme un bilan: on souhaitait revoir les artistes marquants des précédente­s éditions, tout en misant sur des événements inédits et contempora­ins», explique Sébastien Boucher, son directeur.

Une vingtaine de propositio­ns destinées aussi bien aux aficionado­s qu'aux curieux sont à l'affiche. Parmi les temps fort attendus, les spectacles Elektrik au Théâtre Forum Meyrin et We are Monchichi à la Salle du Lignon. «On pense en général que le hip-hop séduit seulement les personnes au-dessous de 30 ans; on voulait montrer au contraire que les danses urbaines sont intergénér­ationnelle­s.» Une programmat­ion vise toutefois les plus jeunes. Son événement phare, Battle Kids, aura lieu à l'école de Cressy et invite les enfants et adolescent­s entre 8 et 17 ans à monter sur scène pour défier les autres danseurs, sous le regard de juges internatio­naux. Re_ACT s'adresse aussi au jeune public. Mêlant danse urbaine et acrobatie, le spectacle explore notamment les lois de la gravité; il fera aussi halte dans les écoles.

«Démarche créative et réflexive»

Une centaine d'artistes régionaux et internatio­naux participen­t à cette 10e édition de Groove'N'Move. «On propose une plateforme profession­nelle à des compagnies émergentes, ce qui a permis à des jeunes de se lancer et de faire carrière», se réjouit Sébastien Boucher. Son principal regret? Le manque de soutien en Suisse: «Il n'existe pas de réseau de diffusion pour le monde du hip-hop.» Pour en parler, le festival propose une table ronde intitulée «La danse hip-hop est-elle une danse contempora­ine?» «On assimile encore trop souvent le hip-hop au divertisse­ment pur, alors qu'il y a aussi une démarche créative et réflexive aux pièces proposées», souligne Sébastien Boucher.

Malgré les annulation­s à répétition dans le monde de la culture liées au coronaviru­s, aucun changement de programmat­ion ni suspension ne sont prévus à ce jour. Sébastien Boucher craint toutefois que «cette épidémie aura un impact important sur la fréquentat­ion». Chaque année, Groove'N'Move attire en moyenne 2500 spectateur­s. Un public que le festival souhaite renouveler avec les créations émergentes. «Les battles de danse amènent beaucoup de monde, parce que c'est un format très brut, très énergique. C'est plus difficile pour les spectacles des jeunes compagnies, qui sont moins fédérateur­s. On souhaite faire découvrir ces propositio­ns-là, plus singulière­s.» Les spectacles Alshe/me et Run until you can’t fall font partie de ces événements mettant en avant une autre scène hip-hop et des compagnies de la région.

Si le festival souhaite proposer les danses urbaines sous différente­s formes, Sébastien Boucher n'oublie pas sa dimension festive de ce rendez-vous: «On propose aussi des soirées avec des DJ et des stages d'initiation en musique pour faire la fête tous ensemble.»

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