Groove’N’Move, épicentre des danses urbaines
FESTIVAL Pendant dix jours, la 10e édition de la manifestation genevoise célèbre la culture urbaine à travers plus de 20 propositions
Depuis 2011, Groove'N'Move défend la richesse artistique de la culture hip-hop. Spectacles, battles de danse, stages, ouencore projections sont à l'affiche de sa 10e édition. «Cette année sonne comme un bilan: on souhaitait revoir les artistes marquants des précédentes éditions, tout en misant sur des événements inédits et contemporains», explique Sébastien Boucher, son directeur.
Une vingtaine de propositions destinées aussi bien aux aficionados qu'aux curieux sont à l'affiche. Parmi les temps fort attendus, les spectacles Elektrik au Théâtre Forum Meyrin et We are Monchichi à la Salle du Lignon. «On pense en général que le hip-hop séduit seulement les personnes au-dessous de 30 ans; on voulait montrer au contraire que les danses urbaines sont intergénérationnelles.» Une programmation vise toutefois les plus jeunes. Son événement phare, Battle Kids, aura lieu à l'école de Cressy et invite les enfants et adolescents entre 8 et 17 ans à monter sur scène pour défier les autres danseurs, sous le regard de juges internationaux. Re_ACT s'adresse aussi au jeune public. Mêlant danse urbaine et acrobatie, le spectacle explore notamment les lois de la gravité; il fera aussi halte dans les écoles.
«Démarche créative et réflexive»
Une centaine d'artistes régionaux et internationaux participent à cette 10e édition de Groove'N'Move. «On propose une plateforme professionnelle à des compagnies émergentes, ce qui a permis à des jeunes de se lancer et de faire carrière», se réjouit Sébastien Boucher. Son principal regret? Le manque de soutien en Suisse: «Il n'existe pas de réseau de diffusion pour le monde du hip-hop.» Pour en parler, le festival propose une table ronde intitulée «La danse hip-hop est-elle une danse contemporaine?» «On assimile encore trop souvent le hip-hop au divertissement pur, alors qu'il y a aussi une démarche créative et réflexive aux pièces proposées», souligne Sébastien Boucher.
Malgré les annulations à répétition dans le monde de la culture liées au coronavirus, aucun changement de programmation ni suspension ne sont prévus à ce jour. Sébastien Boucher craint toutefois que «cette épidémie aura un impact important sur la fréquentation». Chaque année, Groove'N'Move attire en moyenne 2500 spectateurs. Un public que le festival souhaite renouveler avec les créations émergentes. «Les battles de danse amènent beaucoup de monde, parce que c'est un format très brut, très énergique. C'est plus difficile pour les spectacles des jeunes compagnies, qui sont moins fédérateurs. On souhaite faire découvrir ces propositions-là, plus singulières.» Les spectacles Alshe/me et Run until you can’t fall font partie de ces événements mettant en avant une autre scène hip-hop et des compagnies de la région.
Si le festival souhaite proposer les danses urbaines sous différentes formes, Sébastien Boucher n'oublie pas sa dimension festive de ce rendez-vous: «On propose aussi des soirées avec des DJ et des stages d'initiation en musique pour faire la fête tous ensemble.»
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