Le «forcené de Bienne» sera interné
Le retraité de 76 ans, qui s’est retranché chez lui et a blessé un policier avec une arme à feu en 2010, refuse toute thérapie ou traitement médical. Pour écarter le risque de récidive, le tribunal a prononcé l’internement ordinaire
Le retraité biennois qui s’était joué pendant plus d’une semaine de la police en 2010 sera interné. Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland à Bienne a suivi la requête de la Section de la probation et de l’exécution des sanctions pénales du canton de Berne. Cette autorité a formulé cette demande estimant que la poursuite des mesures thérapeutiques institutionnelles prises à l’égard du détenu est vouée à l’échec. Celui que l’on avait surnommé le «forcené de Bienne» refuse en effet tout traitement médical ou thérapie psychiatrique.
Agé aujourd’hui de 76 ans, Peter Hans Kneubühl s’était opposé avec violence à la vente forcée de sa maison en automne 2010. Retranché chez lui, il avait grièvement blessé un policier avec une arme à feu. Le septuagénaire n’a pas comparu à l’audience. Il a préféré rester dans sa cellule de la prison régionale de Thoune (BE) pour protester contre la justice.
Troubles délirants aigus
Par la voix de son avocat, le retraité biennois a fait savoir qu’il s’opposait à cet internement et souhaitait la levée de sa détention pour motif de sécurité. Le représentant du Ministère public a plaidé en faveur de l’internement ordinaire.
En 2013, la justice bernoise avait déclaré cet homme irresponsable, relevant qu’il souffrait de troubles délirants aigus. L’accusé avait été condamné à des mesures thérapeutiques institutionnelles. Le verdict de première instance avait été confirmé par la Cour suprême du canton de Berne puis par le Tribunal fédéral (TF).
L’internement ordinaire peut être prononcé si, en raison d’un grave trouble mental chronique ou récurrent en relation avec l’infraction, il est «sérieusement» à craindre que l’auteur ne commette d’autres infractions et que les mesures thérapeutiques institutionnelles ne débouchent sur aucun résultat. L’objectif de cette mesure est de protéger la population d’un risque de récidive. Selon les experts, cet homme vit dans son propre monde et n’a pas conscience d’être malade. Lors de son procès en 2013, il avait dit être victime d’un Etat policier.
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