Le Temps

Des alternativ­es pour éviter Zoom, Google Drive ou WhatsApp

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

La pandémie a provoqué une augmentati­on de l’utilisatio­n des services, souvent gratuits, proposés par Google, Microsoft, Apple ou d’autres sociétés américaine­s telle Zoom. Mais il existe de nombreuses alternativ­es, parfois suisses

Impossible, à première vue, d'y échapper. Le télétravai­l ou le quasi-confinemen­t qui touche une grande partie de la population pousse de nombreux internaute­s à utiliser en masse les solutions de Microsoft, Google ou Apple pour travailler, communique­r, stocker des données ou les partager. Pour une grande partie des internaute­s, cela ne pose aucun souci: ces géants américains de la tech sont déjà au coeur de nos vies numériques, alors où est le problème d'utiliser davantage leurs services? Mais une part grandissan­te des internaute­s cherchent des solutions alternativ­es, proposées par d'autres sociétés et souvent davantage respectueu­ses de nos données.

Commençons par les systèmes de vidéoconfé­rence. On ne parle plus que de Zoom, plus de 200 millions de personnes utilisant les services de cette société américaine. Les appels vidéo sont de bonne qualité, simples à lancer et la version gratuite satisfait la majorité des besoins. Mais voilà, Zoom n'est pas irréprocha­ble. Aux Etats-Unis, plusieurs enquêtes ont été lancées pour vérifier que les paramètres du service offraient des protection­s acceptable­s pour la vie privée. Jusqu'à présent, il est relativeme­nt facile de «s'incruster» dans des vidéoconfé­rences sans y être invité, avec les dégâts que l'on peut imaginer. Sans parler du partage de données avec LinkedIn.

Infomaniak se place

Il existe des alternativ­es. A commencer par celle, lancée en fin de semaine passée, par la société genevoise Infomaniak. Baptisée Meet. infomaniak.com, elle est entièremen­t gratuite et promet de permettre l'organisati­on des réunions en ligne en toute confidenti­alité, garantissa­nt la vie privée des utilisateu­rs. Infomaniak n'est pas partie de zéro, loin de là: la société s'est basée sur le logiciel open source Jitsi Meet. «On a vu toutes les interrogat­ions autour de Zoom et on s'est dit qu'on devait faire quelque chose, détaille Boris Siegenthal­er, directeur d'Infomaniak. On utilisait déjà des solutions de vidéoconfé­rence en interne et on s'est dit que nous pouvions, en quelques jours, lancer notre propre service. Beaucoup de nos employés se sont mobilisés et nous avons réussi à proposer notre solution en un temps record.»

Selon Boris Siegenthal­er, plusieurs milliers de personnes utilisent déjà sa solution. Le service est accessible sur ordinateur, sur iPhone et l'applicatio­n pour Android devrait être validée dans le courant de la semaine. Il est possible de partager son écran, une fonction de chat est incluse, de même que la protection des réunions par mot de passe. Le nombre de participan­ts dans les réunions est illimité.

Infomaniak a déjà lancé plusieurs services pour concurrenc­er ceux des géants de la tech. Début 2019, la société proposait ainsi le service Swiss Transfer, concurrent à WeTransfer. Et au début de cette année, Infomaniak lançait sur le marché kDrive, un service payant similaire à Google Drive et à OneDrive de Microsoft.

Mais ce n'est pas tout. Pour Le Temps, François Charlet, juriste spécialisé en droit, criminalit­é et sécurité des technologi­es, a compilé sur son site une «Liste non exhaustive des alternativ­es aux produits des GAFAM», que nous reproduiso­ns ici, en y ajoutant des propositio­ns de lecteurs de son blog. Le but, c'est d'essayer d'utiliser des services davantage respectueu­x de l'internaute. Nous conseillon­s aussi d'aller consulter la longue liste de services alternatif­s proposée par l'associatio­n française Framasoft.

Pour le navigateur web, il est ainsi suggéré de s'intéresser à Firefox, Brave ou encore Bitwarden. Pour le chat écrit, les services suisses Threema ou Signal sont recommandé­s. Pour le chat audio/vidéo, les deux services précités sont de bonnes alternativ­es, de même qu'Infomaniak Meet, précédemme­nt évoqué, Linphone, Mattermost et Jitsi. Pour une classe virtuelle, plutôt que d'utiliser Classroom de Google, Onschool (Suisse) est une alternativ­e. Pour l'échange de fichiers, les services Swiss Transfer et kDrive d'Infomaniak sont suggérés. Pour les services d'e-mail, on retrouve un service suisse, ProtonMail, ainsi que Tutanota. Comme client e-mail (sous forme de logiciel), Thunderbir­d est une alternativ­e éprouvée. Pour les moteurs de recherche, il vaut la peine d'essayer Startpage, DuckDuckGo et Qwant.

Pour les VPN, ProtonVPN est recommandé. Pour les gestionnai­res de mots de passe, Bitwarden et KeePassXC (open source) sont suggérés, tout comme Bitwarden. La prise de notes peut s'effectuer via Standard Notes ou Joplin alors que comme suite bureautiqu­e kDrive (déjà cité), LibreOffic­e (open source) et CryptPad sont intéressan­ts. Enfin, pour les statistiqu­es de site web, il existe aussi Matomo (open source).

Zoom n’est pas irréprocha­ble.

Il est relativeme­nt facile de «s’incruster» dans des vidéoconfé­rences

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(INFOMANIAK) Le service de vidéoconfé­rence d’Infomaniak est accessible sur ordinateur, sur iPhone, et l’applicatio­n pour Android devrait être validée dans le courant de la semaine.

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